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                        oujours guidée par ses voix intérieures, Eva Rojas joue de nouveau les détectives pour récupérer l’un de ses clients, jeune star du club de foot local. Entre hommes de main et filles de joie, la psychanalyste anticonformiste poursuit le fil de ce qui pourrait bien être autant une enquête qu’une thérapie.
Je suis un ange perdu, dernière production en date de Jordi Lafebre, cultive la recette déjà expérimentée avec Je suis leur silence. L’auteur catalan, toujours maître du scénario et du dessin, y déploie ce trait si particulier : un jeu d’équilibre entre la caricature et le réalisme.
Construit principalement sous la forme d’un interrogatoire, l’album remonte le fil du temps, de quelques jours, pour tenter d’expliquer comment et pourquoi un skinhead a fini planté dans une dalle de béton. Par diverses acrobaties scénaristiques, l'auteur de Lydie parvient à donner un semblant de cohérence à un récit qui, malgré la gravité de certaines de ses situations, ne quitte jamais le registre de la comédie légère. Mais ainsi est Eva Rojas, femme fragilisée par l’atavisme familial et qui cherche, pour l’exorciser, à rire pour ne pas sombrer. Faisant sienne la maxime de Beaumarchais : « Je me presse de rire de tout, de peur d’être obligé d’en pleurer », elle adopte un credo charmant, certes, mais dont le lecteur sent bien qu’il ne peut en être indéfiniment ainsi face au poids de la réalité. 
Quoi qu’il en soit, sous des airs faussement légers, Je suis un ange perdu est un récit à l’étrangeté savoureuse, où l'autodérision sert joliment d’armure à une forme de mal-être.                                        
 
 
        

 
                        
 
                










 
                                






Inventif, original, et totalement imprégné de l’âme catalane, mélange paradoxal fait d’un esprit d’auto dérision, de mélancolie, mais aussi d’amour de la vie et de volonté !
Un grand bol d’air frais.
Et revoilà la névrosée mais non moins attachante Eva, dans une nouvelle enquête rocambolesque au sein de la cité barcelonaise ! Comme d'hab', notre héroïne n'a pas son pareil pour se fourrer toute seule dans le pétrin et la voilà une fois de plus dans de beaux draps, malmenée à la fois par la police catalane, un groupuscule néonazi, un ex-membre des services secrets et bien sûr plusieurs voix dans sa tête appartenant aux femmes mortes de sa famille !
Je me suis autant régalé à la lecture de ce tome qu'à celle du précédent, d'autant que le dessin est toujours aussi réussi, avec un trait à la fois propre et dynamique comme j'aime.