L
a carte démoniaque s'est emparée du corps de Zuma. Elle parvient à manipuler la puissance du Yokai parapluie qui sommeille en lui et à s'échapper de la malle où elle était retenue enfermée. Au même moment, Rin use de son don pour le chant afin de libérer les humains qui étaient aussi prisonniers du jeu miniature inventé par la carte. Malheureusement, Momo ayant mangé un produit de son monde ne peut pas le quitter. Okarun se lance dans une lutte âpre et inégale pour libérer son amie. Il est épaulé par Serpo et Bega arrivés in extremis. Ce n'est qu'avec l'apparition du mystérieux Comte de Saint-Germain que le combat trouve un terme. Néanmoins, Mémé Turbo rappelle aux héros la promesse faite par Okarun en échange de son aide...
Les aventures de l'univers foisonnant et hyper référencé de Yukinobu Tatsu se poursuivent à un rythme effréné. Le dénouement de la carte maléfique permet aux otakus d'en apprendre davantage sur le Comte, qui est apparu précédemment dans le quotidien des protagonistes. Néanmoins, l'évènement du dernier chapitre rebat les cartes et suggère un virage pour l'un des personnages principaux. La force du scénariste est de proposer un genre unique en soi, une sorte de WTF possédant une logique. Empruntant à tous les registres de mangas et à la pop culture, l'auteur a créé une histoire de tranche de vie lycéenne hors norme. Il s'amuse et régale les lecteurs par ses revisites ou ses clins d’œil très appuyés aux classiques de la BD nippone ou du cinéma. Ici, il est parvenu à inclure des éléments de drama avec le duo Bega/Zuma. Ce faisant, il en profite pour asséner une légère critique sociale commencée dans le tome précédent. S'intéressant à ce qui a amené Zuma sur le chemin de la délinquance, l'auteur rend le personnage plus profond, usant des ficelles des mangakas spécialisés dans les récits de voyous. Bien sûr, les ingrédients qui ont fait le succès de la série sont aussi présents. Les prises de bec et autres noms d'oiseaux sont légions dans la bande à Ayase, Mémé Turbo en tête. La relation entre Momo Ayase et Takakura connait une avancée dans une scène importante, avant de connaitre un retournement de taille. Yukinobu Tatsu excelle dans le mélange des genres et sa manière de surprendre rend le titre addictif.
Puisant dans de nombreuses sources d'inspiration, l'artiste arrive à diversifier le design des Yokai et des humains. Ces derniers peuvent avoir un look lambda, puis porter des habits de la SF, en passant par les accoutrements des idols sans problème. Jouant avec les trames et les encrages, le mangaka obtient des planches qui s'affranchissent régulièrement des présentations ordinaires, particulièrement lors des scènes de combats.
Dandadan est un manga tout aussi jubilatoire que réussi. Il joue des codifications des genres de son industrie afin de nourrir un scénario qui devient de plus en plus complexe. L'attente jusqu'au prochain tome va être longue.
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