Brigade Verhoeven 4. Anne

L a vie a repris son cours pour Camille Verhoeven. Quatre ans après la mort d'Irène, le hasard a placé Anne sur son chemin. Lorsque cette dernière est victime de braqueurs, le commandant sort de ses gonds et fait tout pour ne pas revivre la même tragédie. Néanmoins, plus il progresse dans une course contre la montre pour retrouver les criminels, plus le doute naît au sujet de sa nouvelle compagne.

Quatrième et dernière aventure de ce policier atypique inventé par Pierre Lemaître et que Pascal Bertho a su reprendre à son tour, sans trahir le romancier. Dans Anne, le personnage principal sombre progressivement au point de rompre avec sa hiérarchie et son protecteur. Ce n'est qu'au fur et à mesure des investigations que le piège bâti contre lui éclate au grand jour, pour le plus grand plaisir des lecteurs, puisque rien ne laisse présager ce retournement qui inclut le retour d'un ancien protagoniste. Le scénariste colle à l'ambiance du roman, dont il a su prélever la substantifique moelle. De plus, Pascal Bertho opte pour un rythme très soutenu pour le déroulé de l'enquête. Cette option renforce le sentiment de déstabilisation de Verhoeven, tout en donnant à l'album des airs de page turner. De bout en bout, pas le temps de respirer, jusqu'au touchant dénouement.

Le style de Yannick Corboz fait ressortir les aspects glauques des investigations de cette brigade. Le braquage est violent, l'agression d'Anne également. Le dessinateur n'épargne aucun détail pour mieux privilégier le réalisme. Visuellement, ses personnages, aux visages semi-caricaturaux (des "gueules" comme on dit au cinéma quoi !) véhiculent efficament les émotions. Yannick Corboz joue avec les cadres dans ses planches pour donner l'illusion de vitesse et pour aider à mieux comprendre la panique qui s'est emparée de Verhoeven.

Parce qu'elle tient les lecteurs en haleine de bout en bout, la conclusion de cette adaptation de roman policier tient ses promesses. Une lecture haletante qui plaira aux amateurs de polar.