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2050

10/02/2025 1570 visiteurs 7.0/10 (1 note)

2050. Ce n'est pas si loin. Mais la technologie va tellement vite qu'il est difficile d'imaginer à quoi ressemblera demain.

Cette anthologie permet à quatorze auteurs de proposer une représentation possible de ce monde à venir. Si l'IA se taille la part du lion dans les récits, d'autres sujets comme la privatisation du vivant, les dérives des réseaux sociaux, le dérèglement climatique ou encore les migrations sont abordés.

S'il fallait pourtant trouver un fil rouge dans cette collection, ce serait sans doute la lente dissolution de l'humanité, sous toutes ses formes.

Christian de Metter signe un récit empreint de nostalgie, accompagnant un vieil homme qui tente de profiter jusqu'au dernier souffle de son épouse. Philippe Gauckler imagine une guerre next gen qui stimule les soldats à coup de VR. De Rochebrune pousse le cynisme de la politique migratoire jusqu'à l'absurde. Kerfriden ridiculise la course aux followers. Izu & Salon mettent en scène la dissolution des liens sociaux IRL au profit des lovebots boostés à l'Intelligence Artificielle.

Et ainsi de suite... pour en arriver systématiquement à une chute, et le mot est parfaitement adapté, tragique. L'Humanité glisse inexorablement vers l'autodestruction, que ce soit à l'horizon 2050 ou plus tard. La date importe peu, à l'instar de 1984 qui n'est qu'un symbole.

Si, dans sa communication Philéas cite opportunément la série Black Mirror ou SOS Bonheur de Griffo et van Hamme comme référence, l'ombre de Métal Hurlant, surtout dans son incarnation actuelle, plane de manière évidente sur ce recueil. Que ce soit dans le format et les thématiques, chaque contribution aurait tout à fait pu trouver sa place dans le magazine édité par les Humanoïdes Associés. il ne faut pourtant pas en conclure que 2050 constituerait un hypothétique "salon des refusés". Les différentes histoires, de qualité parfois inégale, restent de bonne facture. Les amateurs du périodique désormais cornaqué par Jerry Frissen y trouveront de quoi satisfaire leur soif de SF, même s'il manque sans doute un récit réellement marquant pour laisser une impression durable. Si aucune contribution n'est ratée, aucune ne se démarque non plus.

Les lendemains radieux n'ont plus la cote. Dans ces pages, la science ne sauvera pas le monde. La solution ne se trouve pas dans la prochaine révolution industrielle. L'être humain n'est pas à l'aube d'une nouvelle ère transhumaniste.

Cela fait bien longtemps que le futur ne fait plus rêver.

Par T. Cauvin
Moyenne des chroniqueurs
7.0

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L'avis des visiteurs

    BMR Le 24/03/2025 à 18:21:07

    Quelle sera notre vie en 2050 ? Voici 10 fenêtres ouvertes sur ce futur (très) proche, 10 visions inquiétantes et plutôt anxiogènes.

    Les éditions Philéas ont confié à quelques auteurs le soin de nous décrire notre avenir, celui de 2050.
    Un futur bien trop proche et bien trop inquiétant pour cet album très anxiogène à ne pas mettre entre toutes les mains, composé de récits qui font la part belle à l'IA, à la réalité virtuelle et aux réseaux dits 'sociaux'.
    Les années 2050 ne sont sans doute pas choisies au hasard et cet album peut faire écho à l'année 2054 retenue par Elliot Ackerman pour nous parler du futur conflit mondial.
    2050, ce n'est pas vraiment de la SF, de l'anticipation ? oui mais à peine alors.
    C'est à la fois un peu loin mais suffisamment proche pour des récits qui, somme toute, ne font que grossir ou caricaturer les travers de notre société très actuelle.
    Et c'est d'autant plus troublant qu'on ne peut plus se contenter de dire "Pffff, même pas en rêve".
    Cette dead-line de 2050, c'est peut-être notre 1984 aujourd'hui ...
    À la lecture de ces quelques récits, une chose est sûre : l'économie mercantile a encore de belles années devant elle et les marchands seront sans doute les seuls à dormir d'un sommeil paisible après avoir refermé l'album.

    Il y a donc là 10 nouvelles, 10 petites histoires avec des styles de récits très différents et des dessins tout aussi variés.
    Entre deux histoires, c'est Anaïs Bon qui nous livre une brève, une news qui serait venue des infos de 2050 (et elle ne fait rien pour nous rassurer).
    Comme tout recueil de nouvelles, dessinées ou pas, celui-ci est naturellement assez inégal : on évoque ici les histoires les plus percutantes.

    ➔ Jean-Michel Ponzio et Laurent Galandon cosignent Une histoire bio où quelques humains vieux jeu écrivent encore eux-mêmes des romans. Des « romans bio », car les autres sont écrits par des IA bien entendu. Voilà un futur qui n'attendra certainement pas 2050 ...
    ➔ Christian de Metter nous conte une triste histoire mais fort belle : Lux aeterna, évoquée dans la couverture de l'album. Une histoire d'amour avec une belle 'chute', où un vieil homme se console avec un robot, de l'absence de sa femme Marie hospitalisée.
    La séquence émotion de ce recueil et notre coup de cœur.
    « [...] - Que veux-tu faire aujourd'hui ?
    - Je ne sais pas.
    - Un quiz musical ?
    - Non. Tu gagnes toujours.
    - Je peux faire des erreurs si tu veux ou charger la dernière sauvegarde mémoire de Marie.
    - Non. Elle gagne toujours aussi. »
    ➔ Thibaud de Rochebrune tente de nous emmener sur Mars avec tous les migrants que l'Europe ne peut plus accueillir et que l'on cryogénise en prévision de la colonisation : Go to Mars, nous dit la pub.
    Un programme spatial un peu spécial qui se fait attendre plus longtemps que prévu ...
    C'est la séquence horrifique de ce recueil parce que le scénario semble beaucoup trop réaliste et crédible pour finir ainsi en bande dessinée.
    ➔ Guillaume Dorison (alias Izu) et Virginie Diallo (alias Kalon) font écho à Christian de Metter et nous invitent en terre Manga pour un autre aperçu des relations humaines où Noah se retrouve déçu par Luna, son amoureuse virtuelle : "Pardon Luna, je ne peux pas, tu es trop ... réelle".

    Quand aux encarts des "time capsules" rédigés par Anaïs Bon (saluons ces textes percutants), la palme revient à ce texte très pertinent qui (comme en répons au manga de Izu et Kalon) nous décrit, là encore, un futur trop proche, trop réaliste et trop inquiétant, pour que l'on referme cet album l'esprit tranquille.
    « [...] C'était la dernière résistante : aujourd'hui, Tindic, la dernière application de rencontre dédiée humains, a annoncé sa fermeture définitive. Ce géant des rencontres en ligne, autrefois leader du marché, n'a pas résisté à la montée en puissance des Lovebots, ces partenaires virtuels propulsés par Iintelligence artificielle.
    « Nous savions que l'heure était venue, déclare Travis Bumbz, PDG de Tindic. Nous avons essayé de nous adapter, mais nous ne pouvions tout simplement pas rivaliser avec l'expérience fluide, sans friction, et instantanément gratifiante offerte par les Lovebots. »
    Les Lovebots, fruits de la convergence entre les applications AI girlfriends, boyfriends & non-binary Sweethearts nées dans les années 2020 et le porn immersif, sont désormais les compagnons de cœur préférés de millions de personnes à travers le globe.
    «La qualité de la réalité virtuelle a tellement progressé que les expériences offertes par les Lovebots sont aujourd'hui bien supérieures à celles des rencontres humaines, continue Bumbz. Avec un Lovebot, vous avez une connexion instantanée. Il n'y a pas de timidité, pas de maladresse, pas de désaccords sur ce que vous voulez. Et surtout, aucune de ces failles humaines qui rendent les relations si complexes. »
    Les rencontres humaines sont désormais perçues par beaucoup comme un exercice trop risqué. « Les gens ne sont plus prêts à accepter les aléas d'une vraie rencontre, souligne Bumbz. L'incertitude, I'effort pour comprendre et satisfaire l'autre sont devenus des fardeaux. Pourquoi s'exténuer à chercher un amour rée imparfait et plein de compromis, quand un partenaire parfait vous attend en un clic ?»