Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

P ortrait biographique embrassant le XXe siècle, 7 vies à vivre raconte simplement la destiné d’un individu lambda pris dans le cours de l’Histoire. Une particularité cependant, Charles Masson narre l’existence d’un habitant des Bauges, dans les Alpes françaises. Est-ce un parent ou un hommage composite à sa famille au sens large ? L’auteur des Gens de rien a préféré ne pas expliquer son choix, même si le scénario suggère qu’il a eu accès à quelques documents de nature intime pour construire son récit.

Qu’est qui caractérise et, surtout, représente ce Savoyard, fils des cimes et des pâturages ? René et sa famille, c’est une France oubliée, celle des habitants des montagnes. Des paysans plus pauvres que pauvres que la mécanisation et les progrès techniques n’ont pas encore atteints au mitan du siècle. Obligées de se débrouiller pratiquement en autarcie (quand les routes se résument à des chemins de terre battue emportés à chaque orage, il faut savoir être autonome), ces populations surplombent une nation qui devine à peine leurs présences. Sauf pour quelques cyclistes courageux (ou fous selon les avis), c’est l’Occupation qui va braquer les projecteurs sur ces régions éloignées. D’abord, des Résistants arrivent afin de monter des maquis à l’abri, puis, logiquement et dramatiquement, les Nazis suivent. Il en résultera des évènements sanglants que personne n’oubliera. Libération et paix établies, les miettes de la reconstruction permettront de goudronner les cols et d’attirer des visiteurs d'un nouveau genre : les touristes.

Et René dans tout ça ? Unique survivant d’une fratrie de sept enfants tous morts en bas âge, il est une force la nature qui va s’accrocher à ses rochers et mener une vie remplie de joies et de misères. Bon an mal an, il grandit, tombe amoureux et est éconduit. Un peu plus tard, comme tout le monde, il part faire son service militaire au Maroc et revient auprès des siens un peu changé par son séjour sous les drapeaux, quoique fidèle à ses principes. Il finit par apprendre un métier, la tannerie, et vieillit ensuite tranquillement, sans vraiment comprendre les mutations d’un monde trop différent de ce qu’il connaît.

Découpé en sept chapitres à la symbolique claire et franche, l’album, à la narration onctueuse comme un bon reblochon et aux récitatifs secs comme le Crépy, se déguste avec plaisir. Généreux et habité, Masson offre un récit rempli d’émotions et de drames. Sur le devant de la scène, une galerie de personnages aux psychologies fouillées et précises fait réellement revivre un coin de pays certainement cher au cœur de l’auteur. Résultat, il est impossible de ne pas se sentir touché par ce grand gaillard brut de décoffrage, mais tellement sympathique.

Dessins et découpage maîtrisés, délicieuse colorisation vintage et un très bon sens du timing, 7 vies à vivre est un petit bijou de sensibilité et d’intelligence. Original par son sujet central et classique dans son approche, cette aventure à grandeur humaine est une réussite que devraient apprécier les amateurs de terroir et les curieux d’un passé pas si lointain en fin de compte.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Sept vies à vivre

  • Currently 4.00/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.0/5 (4 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 22/01/2024 à 07:19:39

    Notre jeune héros René perd ses 7 frères et sœurs alors qu'il n'a que 7 ans. Il va vouloir prendre une revanche sur l'existence en menant 7 vies à vivre malgré les drames qui le touchent. Perdre des êtres chers de sa famille est incontestablement une épreuve très difficile qui laisse des traces psychologiques.

    Il y aura le service militaire à accomplir au Maroc qui ne se passera pas aussi bien qu'espéré, puis le retour à la ferme familiale dans une existence assez pauvre dans une triste réalité.

    Bref, on ne va pas s'ennuyer avec ce singulier personnage qui n'arrête pas d'aider les autres sans être toutefois un héros. Ce type ordinaire pourrait très bien être quelqu'un de notre entourage, le français moyen avec ses qualités entre attachement et sincérité et ses défauts entre faiblesse et fragilité.

    Pour ma part, je ne connaissais pas le massif des Bauges en Savoie où se déroule ce récit principalement. C'est dans le contrefort des Alpes dans une région montagneuse difficile d'accès qui a rarement été conquises aux contraires des vallées environnantes. Ainsi, les allemands prendrons finalement possession que vers mi-1944 c'est à dire à la fin de la guerre.

    On va suivre surtout sa relation particulière avec son amour de jeunesse qui n'a pas pu se concrétiser suite à des destins séparés. Parfois, il vaut mieux écouter son cœur. Mais bon, tout n'est pas perdu. René arrive à se relever à chaque fois malgré les épreuves.

    L'auteur a choisi un découpage autour de ses 7 vies. En réalité, il n'y en a qu'une seule mais qui se décline en phase selon les âges et les épreuves traversées. La plus terrible sera sans doute celle de la guerre avec l'occupation allemande qui pourchassait les résistants dans ces endroits montagneux où se cachaient également des familles juives voulant échapper aux rafles menés par le gouvernement de Pétain.

    C'est vrai que je n'ai pas tout de site compris cette histoire de croix en bois qui sont piétinés dans le cimeterre. Je ne pensais pas forcément à une malveillance humaine mais on aura droit au fin mot de l'histoire. Visiblement, la Seconde Guerre Mondiale a laissé des cicatrices douloureuses pour les familles de ces patelins.

    J'ai également eu une confusion avec école qui est en fait le nom du village où s'est produite la terrible fusillade de représailles. On verra à la fin que beaucoup de choses sont reliés entre elles comme un puzzle mais qui ne s'assemble qu'à la toute fin. Je peux évidemment parler d'une véritable maîtrise dans le scénario.

    A noter qu'il y aura également une réflexion assez intéressante sur le colonialisme, l'occupation, l'impérialisme mais également sur notre rapport avec les étrangers. C'est le genre de BD à lire mais tout en prenant le temps de la comprendre.

    J'avais découvert l'auteur Charles Masson il y a bien longtemps en 2003 lors de la sortie de « Soupe froide » qui m'avait beaucoup plu dans un ton sobre et juste. Je dois également reconnaître que l'auteur a énormément progressé au niveau d'un graphisme devenu bien plus avenant.

    Sept vies à vivre est incontestablement une bonne leçon de vie à nous donner !