Cher lecteur de BDGest

Vous utilisez « Adblock » ou un autre logiciel qui bloque les zones publicitaires. Ces emplacements publicitaires sont une source de revenus indispensable à l'activité de notre site.

Depuis la création des site bdgest.com et bedetheque.com, nous nous sommes fait une règle de refuser tous les formats publicitaires dits "intrusifs". Notre conviction est qu'une publicité de qualité et bien intégrée dans le design du site sera beaucoup mieux perçue par nos visiteurs.

Pour continuer à apprécier notre contenu tout en gardant une bonne expérience de lecture, nous vous proposons soit :


  • de validez dans votre logiciel Adblock votre acceptation de la visibilité des publicités sur nos sites.
    Depuis la barre des modules vous pouvez désactiver AdBlock pour les domaine "bdgest.com" et "bedetheque.com".

  • d'acquérir une licence BDGest.
    En plus de vous permettre l'accès au logiciel BDGest\' Online pour gérer votre collection de bande dessinées, cette licence vous permet de naviguer sur le site sans aucune publicité.


Merci pour votre compréhension et soutien,
L'équipe BDGest
Titre Fenetre
Contenu Fenetre
Connexion
  • Se souvenir de moi
J'ai oublié mon mot de passe
AD

R ongé par le cancer, sur son lit d'hôpital, Howard Phillips Lovecraft n'en a plus pour longtemps. Alors que les infirmières le gavent de morphine, un certain Randolph Carter, un étrange journal dans sa poche, demande à le voir. Mais Randolph Carter est avant tout un avatar de papier que l'auteur a créé de toute pièce. Alors, qui est au chevet du malade dans cette chambre ? Est-ce un rêve ou la réalité ?

Pour sa première incursion dans le neuvième art, Romuald Giulivo s'attaque à une icône. Accompagné de Jakub Rebelka et, alors que tout, ou presque, a déjà été écrit sur le démiurge, le romancier a décidé de narrer la dernière journée de l'existence du père du mythe de Cthulhu. Mais, plutôt que de proposer une biographie linéaire ou chronologique de ces ultimes heures, il va suivre les divagations d'un auteur confronté à une tâche bien difficile : écrire son meilleur récit, le sien.

Pour l'occasion, 404 éditions (via sa division 404 Graphic) délaisse son segment de prédilection, les comics, pour offrir un écrin à la hauteur du défi. Grand format au papier de qualité, dos toilé, couverture gaufrée au titre doré et postface de François Bon. L'objet impressionne d'emblée autant que la couverture hypnotique du dessinateur polonais. Mais qu'en est-il du contenu ?

Sous la forme d'un songe aux allures de cauchemar, Rebelka et Giulivo vont immerger leur lectorat dans les méandres des doutes et réflexions de leur héros. Déroutant sur les premières pages, ce voyage apparait d'abord exigeant avant de dévoiler tout son sens. Par-delà des dialogues intérieurs, H.P. Lovecraft - et les auteurs à travers lui - s'interrogent sur le but de la création, la trace que celle-ci laissera, ce qui fait une œuvre, comment accéder à l'immortalité à travers ses livres ou encore comment ses "héritiers" s'empareront de ses écrits. Voir le maître échanger avec Edgar Allan Poe (une de ses sources d'inspiration) ou Stephen King, Neil Gaiman et Alan Moore est assez jouissif. Intercalant des échanges, fictifs, épistolaires, à leurs chapitres, les auteurs profitent de ces respirations pour mettre en avant le rapport qu'a entretenu (ou aurait pu entretenir) Lovecraft avec ses correspondants. De Robert E. Howard à Jacques Bergier (écrivain et premier traducteur en France), en passant par sa femme Sonia Davis Greene, sans oublier certaines de ses créations.

Riche programme qui aurait pu s'avérer indigeste. Pourtant, Romuald Giulivo s'en tire avec les honneurs. Alternant les récitatifs introspectifs et les échanges avec des personnages marquants de la vie de son héros, il n'élude aucun thème. Même ses positions plus discutables - antisémite ? raciste ? - qui ne doivent pas être décorrélées de son époque, sont elles aussi abordées avec finesse. Et il se trouve bien aidé dans son entreprise par les peintures organiques de son compère et sa mise en scène psychédélique. Le dessinateur livre une prestation de haut vol. Alternant les planches habillées de rouge sanguinolent lors des délires d'un homme à l'agonie avec les gris dépressifs de la réalité, Jakub Rebelka soutient et appuie avec brio ce voyage jusqu'à son ultime étape, la mort.

Romuald Giulivo et Jakub Rebelka offrent avec Le dernier jour de Howard Phillips Lovecraft, une plongée hallucinante et hallucinée dans la psyché d'un auteur hors norme. Un bilan au crépuscule de sa vie tout autant qu'un testament pour un auteur qui n’aura jamais connu le succès de son vivant et se considérait comme un écrivain raté. S'il savait...

Lire la preview

Par M. Moubariki
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Le dernier Jour de Howard Phillips Lovecraft

  • Currently 4.17/10
  • 1
  • 2
  • 3
  • 4
  • 5
  • 6

Note: 4.2/5 (12 votes)

Poster un avis sur cet album

Votre note :
Vous devez être connecté pour poster un avis sur le site.

L'avis des visiteurs

    Shaddam4 Le 18/12/2023 à 17:12:41

    Le projet mit du temps à accoucher. Écriture ciselée, recherchée, documentée, dessin d’orfèvre du dessinateur polonais, fabrication minutieuse, ce Dernier jour de HP Lovecraft a tout du projet fou et du cadeau de Noël pour tout amateur d’imaginaire fantastique. Car c’est bien un hommage magnifique que cet album, un hommage à celui qui inventa le fantastique moderne, à la suite de Edgard Poe et avant Stephen King et autres Alan Moore. Outre sa création d’un Mythe imaginaire cohérent, le confiné de Providence créa artistiquement la quasi-totalité des dessinateurs de BD fantastiques actuels, matrice esthétique et imaginaire indépassable.

    L’album est néanmoins bien une BD très joliment narrée en forme de reprise de l’Enfer de Dante voyant des guides mener Lovecraft à travers sa propre histoire, rencontrant de vrais personnes (le magicien Houdini), ses créations (Nyarlathotep), sa femme ou ses successeurs. Alors que l’on s’attendait à une nouvelle immersion dans le Mythe de Cthulhu, c’est une quasi-biographie fantastique que nous propose Romuald Giulivo en mêlant fiction et réalité dans la cheminement d’un pauvre hère délirant sur son lit d’hôpital. On découvre ainsi la pauvre vie tragique d’un enfant soumis au contrôle aliénant de sa mère et incapable de s’en extraire toute sa vie durant. On rencontre sa femme avec qui il n’a vécu que quelques mois à New-York, sans doute dans une tentative de jeunesse de sauver son âme de la domination familiale. En vain. On nous parle d’Auguste Derleth, celui qui constitua à titre posthume le Mythe de Cthulhu proprement dit… Alternant lettres écrites d’une calligraphie très élégante (et qu’on imagine manuscrite de l’auteur ou de l’éditeur, chose rare) et accompagnement des planches d’une immense variété et créativité de Jakub Rebelka, la cohérence de l’ensemble est remarquable.

    Ce n’est pas faire injure à la très grande qualité du projet et des textes de Romuald Giulivo que de rappeler que l’intérêt majeur de cet album reste le travail impressionnant du dessinateur polonais. Sachant être figuratif ou onirique quand il faut, celui que j’avais beaucoup apprécié sur La cité des chiens, prend une ampleur encore plus importante par l’apport de la couleur. Ce que l’on perd dans le travail d’encrage on le gagne dans les formes organiques et les textures. Rebelka semble né pour illustrer Lovecraft et comme pour tous les grands auteurs on lui accorde volontiers le temps nécessaire entre deux créations.

    Enfin, 404 comics constitue album après albums un sacré catalogue qui rivalise clairement avec les grands éditeurs par un choix qualitatif tant dans l’artistique que dans la fabrication de livres d’orfèvrerie. Heureusement nous serons gâtés dès l’an prochain avec un Judas qui s’annonce somptueux!

    Lire sur le blog:
    https://etagereimaginaire.wordpress.com/2023/12/14/le-dernier-jour-de-howard-philips-lovecraft/

    Sweethy Le 08/12/2023 à 11:58:58

    Il s'agit d'un livre remarquable et de haute qualité, avec une couverture de toute beauté.
    Lovecraft est sur son lit de mort, atteint d'un cancer des intestins. On lui administrera de la morphine dans le but de le réconforter, ce qui provoquera des hallucinations et des rêves.
    Sous l'influence de cette substance, il nous raconte des histoires véridiques combinées à des détails inventés. Souvent, nous ne savons pas si nous sommes dans le vrai.
    Le travail de recherche et d'écriture pour cette œuvre a dû demander beaucoup de temps. Cela a pu être accompli grâce aux nombreuses lettres trouvées.
    Les dessins sont parfaitement en harmonie avec le monde de Lovercraft, avec des tentacules, des visages sombres et des illustrations rouges. Cependant, il faut aimer ce style de trait.
    Même, si parfois, j'ai été un peu perdu dans le récit, je recommande quand même ce magnifique album.
    J'ai juste baissé la note, pour les dessins (pas mon gout) et vu que j'ai perdu de temps en temps le fil de l'histoire.

    amphipat Le 25/11/2023 à 15:46:31

    Wauowh. Quelle claque.

    Je ne suis ni fan de SF, ni trop de fantastique. Je connaissais forcément le nom de Lovecraft, récurrent dans la littérature BD. J'avais lu le 'Cauchemar d'Innsmouth' par Gou Tanabe (un de mes rares mangas) avec un certain plaisir, et le mythe du Cthulhu hante beaucoup d'ouvrages. En voyant les planches en preview de cet album sur BDGest, j'ai sauté le pas et l'ai commandé, lu, relu et surtout visionné et re-visionné. Magnifique au niveau des dessins/peintures de Rebelka, auteur quasi inconnu chez nous. Et remarquable au niveau du scénario de Giulivo, qui nous fait voyager oniriquement dans l'hyper-espace et l'hyper-temps, nous faisant croiser tous les protagonistes qui ont influencé l'oeuvre de HPL (sa 'femme', sa mère, le magicien Houdini, E.A. Poe...) ou ceux qu'il a inflencés (A. Moore, N. Gailan, S. King, voire J. Borges).
    Mon meilleur album de 2023. Coup de coeur assuré. 'Angoumoible :))

    FuryEpid Le 13/11/2023 à 07:07:45

    Assurément la plus belle bd de cette année. La puissance du texte, les peintures, le style, on est proche du 10/10. Lovecraft continuera pendant longtemps de fasciner les gens.