Chassé-croisé au Val Doré

U n chien et un chat, des papas, des mamans, des enfants, un fantôme, un président de la République, des vampires et des sorciers. Au soleil, sous la pluie, à midi ou à minuit, il y a tout ce que vous voulez au Val Doré (air connu).

De Trois Chemins (Delcourt, 2000, 2003.), Lewis Trondheim et Sergio García Sánchez ajoutent une vitesse et passent à quatre récits dans Chassé-croisé au Val Doré. Pour ce nouveau projet, ils proposent quatre charmants albums carrés toniques et malicieux, le tout rassemblé dans un coffret. Certainement «oubapesques» sur les bords, les scénarios formant ce recueil se lisent indépendamment, tout en étant reliés à un niveau ou un autre. Simples sans être simplistes, ces historiettes sont très faciles d’accès et amusantes et ça, dès le premier regard. Cependant, prenez le temps de les observer et de les décortiquer, elles deviennent alors des jeux de piste passionnants.

Tour à tour classiques, burlesques, touchants et même fantastiques, chaque «chapitre» possède son identité thématique et visuelle propre. Les auteurs varient les situations, osent changer de ton (tout en restant toujours dans la comédie) et s’autorisent même quelques références ou hommages (Edward Gorey aurait sûrement apprécié Petit fantôme, par exemple). Résultat, le plaisir de lecture s’en trouve multiplié. De plus, entre deux gags et trois cabrioles, des touches d’émotion sincère (Une vie de chien et, encore, Petit fantôme) apportent juste ce qu’il faut de profondeur à cet ensemble hétéroclite et vitaminé.

Frais et sautillant, à la limite du cartoon, ce Chassé-croisé au Val Doré est une réussite, tant sur le fond que la forme. Chaudement recommandé pour toute la famille, de 7 à 77 ans comme le suggère la jurisprudence.