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epuis que des météorites se sont écrasées sur le permafrost, respirer est un luxe. L’air vicié par des bactéries pathogènes expulsées des couches glacées donne aux gouvernements la possibilité de maintenir les populations sous dépendance en distribuant avec parcimonie des bonbonnes d’air pur… Mais depuis quelques temps, un énigmatique terroriste sabote systématiquement les vaisseaux destinés, un jour, à épurer les cieux…
Nouvelle collaboration entre Philippe Pelaez et Francis Porcel qui après Dans mon village, on mangeait des chats signent avec Sous un ciel moins gris, le premier volet d’un diptyque uchronique chez Grand Angle.
Philippe Pelaez sait varier les styles et n’hésite pas à explorer des récits aux thématiques variées. Pour l’heure, il s’attache au destin de Troy Denen à une époque totalitaire où espérer permet juste de survivre. S’ensuit une histoire aux ressorts classiques mais qui crée un univers au sein duquel le lecteur peut facilement s’immerger et suivre les divers protagonistes dans leurs quêtes respectives. À l’image de son co-auteur, Francis Porcel est aussi de ceux qui peuvent aborder des registres graphiques forts différents. Après la folies des tranchées le voici œuvrant sur un récit rétrofuturiste après être, notamment, passé par le conte médiéval sans que personne ne puisse y trouver à redire. À la fois faussement datées et résolument modernes, ses planches se jouent des diverses temporalités en deux tonalités et collent parfaitement à l’atmosphère steampunk concoctée par le scénariste de Hiver à l’Opéra.
Suite et fin dans Gouffres amers.
Pelaez et Porcel se retrouvent pour une nouvelle aventure après l'anxiogène "Dans mon village, on mangeait des chats". Il sera question d'univers steampunk empruntant aussi bien à l'esthétique américaine des années 20 qu'aux régimes dictatoriaux du XXe siècle.
L'histoire est somme toute classique: l'air est devenue impropre à la consommation et un régime policier maintient le peuple sous oxygène moyennant sa soumission et ses libertés. Un terroriste décide de passer à l'offensive en sabotant des installations destinées à assainir l'atmosphère. Passé cet aspect, cette uchronie a la mérite de ne pas uniquement se focaliser sur un environnement rempli de gratte-ciels mais de nous emmener également sous l'océan, lorgnant du côté de Jules Verne.
Les planches sont attrayantes de par leur composition et des différentes teintes chromatiques suivant les lieux et atmosphères. De même que la technologie rétro-futuriste vend du rêve comme on dit aujourd'hui.
Les seuls points où je suis un peu sceptique résident dans le fait qu'il ne s'agisse que d'un diptyque (il y aurait tant à raconter) et dans le rebondissement de fin que j'avais vu arriver.
Suite et fin dans le prochain album.
On touche du doigt quelque chose d'intéressant scénaristiquement sans jamais y parvenir. C'est regrettable car la mise en scène est plutôt attrayante et les couleurs pertinentes. Je serai tenter de lire le second tome, mais il devra se montrer autrement plus convaincant.