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U n procès à venir fait grand bruit dans la cité. Une truie est accusée d’avoir provoqué la mort d’un cavalier fortuné. Plusieurs témoins sont formels et ont sans hésitation reconnu l’animal. Nombreux sont ceux qui en appellent à la peine capitale : le juge, le procureur et même le plaideur, désigné pour assurer sa défense. Ce dernier espère seulement obtenir que la sanction ne soit pas le bûcher, dans le but de récupérer un succulent jarret. Mais un avocat déchu décide de renfiler la robe pour tenter d’obtenir justice.

Loin d’être une fantaisie fruit de l’imagination des auteurs, les procès d’animaux ont bel et bien existé en France, en particulier au Moyen-Âge. C’est la Bible elle-même qui justifie une telle pratique : « Si un bœuf encorne un homme ou une femme et cause sa mort, le bœuf sera lapidé et l’on n’en mangera pas la viande, mais le propriétaire du bœuf sera quitte » (Exode, 21.28). Dans cet exercice, porcs, cochons et truies sont les plus souvent concernés, en raison du vice diabolique qui les habiterait. En réalité, ces simulacres d’audiences (qui aboutissent quasi-systématiquement à la condamnation de l’inculpé) servent d’exemples pour celles et ceux que les bourgeois ont intérêt à rendre dociles : les hommes.

Laurent Galandon et Damien Vidal s’approprient cet intéressant matériel pour développer une sorte de fable judiciaire mettant en scène des personnages stéréotypés. Un juge cruel à bien des égards, symbole de la puissance aveugle des forts sur les faibles, des riches sur les pauvres, des hommes sur les femmes. Une truie et son propriétaire, perdus voire désabusés, qui découvrent bien malgré eux le fonctionnement d’un appareil judiciaire dont ils se gardaient bien éloignés jusqu’alors. Un avocat traînant dans la rue, motivé tant par sa soif de vérité que par son souhait de réhabilitation. Chaque protagoniste tient parfaitement son rôle et permet au scénariste de peindre un portait glaçant de la société contemporaine.

Car ce récit interroge, de toute évidence, le propre rapport de chacun-e à cette institution millénaire qu’est la justice, sous de multiples angles. Difficile, d’abord, de ne pas avoir une pensée pour le tournant majeur dans le droit pénal français qu’aura constitué la loi d’abolition de la peine de mort, promulguée le 9 octobre 1981 et dont certains (trop nombreux, certainement) souhaiteraient voir l’abrogation. Le poids de l’opinion publique sur les jugements rendus est, aussi, au cœur du sujet et trouve un écho particulier dans l’actualité. Enfin, l’asymétrie des condamnations est mise en lumière et ravive un sentiment exprimé de longue date par Jean de la Fontaine (et probablement jamais aussi bien depuis) : « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » (Les animaux malades de la peste).

Rondement menée, engagée à souhait et réservant un final inattendu, La Truie, le Juge et l’Avocat est une histoire percutante à découvrir d’urgence.

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Par D. Kebdani
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

La truie, le juge et l'avocat

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L'avis des visiteurs

    guiguiche Le 27/04/2023 à 15:10:13

    Je partage totalement l'avis de Erik67 ; c'est un très bon ouvrage.
    Je comptais offrir ce livre à une pré-ado, j'ai bien fait de la lire au préalable, la fin (que j'apprécie totalement) ne me paraît pas adaptée à cet âge.

    Erik67 Le 20/04/2023 à 08:03:56

    En qualité de juriste, on ne peut qu'être intéressé par un procès dont l'accusé est un simple animal à savoir une truie qui ne demande qu'à allaiter ses petits pourceaux. Elle est accusée officiellement d'avoir renversée le cheval du fils du comte. Il faut dire que ce dernier maltraitait sa monture ce qui peut expliquer aisément l'accident dont il a été victime mortellement.

    Oui, au Moyen-Age, on jugeait les animaux pour assurer le spectacle auprès de la population avide de châtiment, ceci avec l'objectif de conserver l'ordre et de contenter les notables.

    On se rendra compte que c'était également un moyen de tenir les femmes réduites au rang d'objet comme un avertissement en cas de rébellion. La femme du juge va d'ailleurs joué un rôle assez primordiale dans cette BD aux accents satyriques.

    On ne peut que souligner l'absurdité d'une telle parodie de justice mais cela est à mettre en lien avec une critique à peine voilée de la justice aux mains des puissants qui rend des verdicts contre toute logique. Je n'ai pu mettre cela en parallèle avec ce qui se passe dans notre pays...

    Le final est grandiose dans le message délivré. Oui, celui qui rend l'injustice finit un jour par en payer le prix dans le sang. A bon entendeur, salut !

    J'ai été séduit par cette œuvre assez originale dans le concept qui nous pousse dans les derniers retranchements. On n'est pas prêt d'oublier ce récit et cette pauvre truie victime de la méchanceté humaine la plus abjecte. Evidemment, une pensée également pour cet avocat courageux qui va défier l'autorité au péril de sa vie.