L
’étrange et fascinante aurore boréale écarlate qui avait traversé les cieux de la planète il y a une vingtaine d’années est restée dans les mémoires. Un évènement géomagnétique d’une telle ampleur est en effet inoubliable chez ceux qui l’ont vécu. C’est particulièrement le cas pour les couples ayant donné naissance à leur bébé ce jour-là. Les enfants de l’aurore, un joli surnom, même si plusieurs d’entre-eux semblent un peu différents, plus refermés et incroyablement intelligents suivant le cas, mais tous en pleine santé. Bon, depuis, la vie a continué comme avant : crises diverses, apparitions de nouveaux virus, résurgences d’anciennes maladies, fusillades incompréhensibles, etc. La routine des unes de journaux télévisés en gros. Sauf que cette fois…
Depuis quelques années, Christophe Bec est devenu le spécialiste du thriller fantastique à grand développement. Aurora, réalisé avec Stéfano Raffaele aux dessins, ne déroge pas à la règle et offre un récit à haute tension ultra-violent. Du mystère, de l’inconnu, pas mal de poncifs inspirés par l’époque et une alternance tendue entre scènes choc et moments (à peine) plus calmes, le scénario ne laisse aucun répit. L’objectif est de capter l’attention du lecteur dès la première page et de ne plus le lâcher avant la dernière et le cliffhanger de rigueur. Autre impondérable du genre, Phénomène étant un tome un, il sert avant tout d’accroche et d’introduction. Les détails et les explications seront pour plus tard.
Découpage précis, mise en page dynamique (la gestion des espaces à travers l’action et vice versa est admirable) et trait réaliste parfaitement en place, le dessinateur illustre ce blockbuster avec autorité et ce petit supplément d’âme pour les nombreux personnages et leurs regards si perçants. L’approche et le style sont classiques et terriblement efficaces. Un bon mot également pour Stéphane Paitreau dont les couleurs se montrent à la hauteur de la tâche : enveloppantes sans être couvrantes, elles accompagnent et renforcent réellement les atmosphères et les ambiances.
Lecture plaisir cent pour cent pop-corn, Aurora démarre sur les chapeaux de roue. Les amateurs de grosses émotions et de rebondissements insoupçonnables seront aux anges, malgré les sombres prémices suggérés par cette histoire à glacer le sang.
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