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Slava (Gomont) 1. Après la chute

25/08/2022 5558 visiteurs 7.7/10 (6 notes)

D eux hommes se tiennent devant un riche édifice. S'assurant qu'il n'y a pas âme qui vive à l'intérieur, ils pénètrent dans le bâtiment impressionnant de splendeur. Que vont-ils pouvoir embarquer parmi toutes ces œuvres d'art ? Le duo est formé de pilleurs de trésors, de vestiges passés de la gloire du communisme car à présent, avec l'arrivée du capitalisme, toute chose s'achète et se vend . Dimitri Lavrine, pro du marché noir, et son acolyte Slava Segalov, prennent ensuite la route, satisfaits de leur récolte fructueuse. Cependant, dans le rétroviseur, ils constatent avec anxiété qu'ils sont suivis…

Pierre-Henry Gomont évoque ici la Russie des années quatre-vingt-dix. Grâce à un très bon texte -voix off & dialogues- , le scénariste capte aisément l'attention du lecteur. D'autant que l'intrigue possède ce qu'il faut de dynamisme et de burlesque pour satisfaire le fan, heureux de retrouver l'auteur talentueux de Pereira prétend et de Malaterre. Comme à l'accoutumée, les personnages sont bien construits et suscitent l'intérêt rapidement. Slava se révèle une manière originale d'exposer une période maintes fois abordée en bande dessinée. Les splendeurs et le patrimoine qui s'éparpillent aux quatre vents, la poudre au yeux des dirigeants. À l'occasion de flashbacks, le passé rouge du pays se dévoile, dans ses contradictions et ses mensonges. C'est le pot de fer contre le pot de terre, les profiteurs versus les travailleurs. La galerie de portraits illustre les comportements face aux situations

Avec son style caricatural, l'artiste instaure ce petit côté humoristique qui lui permet selon son souhait, de « traiter un sujet grave avec ce qu'il a pu de légèreté ». Les onomatopées - en couleur pour plus d'expressivité - deviennent des éléments du décor, les bulles se déforment, bondissent, serpentent ou encore jouent à remplacer des mots par des dessins, tels des métaphores visuelles. Et n'oublions pas les silhouettes qui deviennent de drôles de corps élastiques. Ces quelques idées font parties des belles trouvailles qui émaillent les planches aux dominantes d'orange et de bleu. Le trait vif et nerveux, ainsi que la mise en scène inventive font de l'ouvrage un pur plaisir de lecture.

Dans la lignée de son précédent ouvrage La fuite du cerveau, Pierre-Henry Gomont propose une fiction savoureuse et haletante inspirée de l'Histoire. Une vraie réussite, tant graphique que scénaristique (trois tomes prévus).

Par L. Moeneclaey
Moyenne des chroniqueurs
7.7

Informations sur l'album

Slava (Gomont)
1. Après la chute

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Note: 4.3/5 (39 votes)

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L'avis des visiteurs

    Eric DEMAISON Le 20/04/2024 à 10:27:32

    J'ai avalé les deux premiers tomes de cette histoire prévue en 3.
    L'histoire raconte la fin de l'URSS et la naissance d'une autre société à travers le périple de petits escrocs et la vente d'une mine (d'état bien sur) à des investisseurs véreux, mafieux.
    Le ton du récit qui alterne savamment légèreté, désinvolture et gravité des faits est très bien construit. Le dessin de P. H. Gomont est très expressif et varie entre simplicité, caricature et réalisme (paysage de la mine par exemple et certains portraits de l'héroïne Volodia).
    Le rythme narratif est très soutenu (les deux premiers tomes représentent plus de 200 pages de récit!) le lecteur est captivé.

    A lire absolument.

    Zablo Le 18/01/2024 à 18:49:33

    Une fiction qui mélange les genres...

    avec de l'action, des investigations, de l'humour... et même un brin de romance.

    Pour vous donner une idée : Slava est un artiste contemporain, qui accompagne une crapule guillerette, dont le but est de piller d'anciennes villas de l'ex-URSS, pour revendre ensuite son butin à des oligarques russes...

    Pierre-Henri Gaumont, auteur complet, réalise une histoire consistante. Quoiqu'un peu stéréotypée par moment (« On est des russes, Nina. On survit. Le trafic coule dans nos veines. Avant, pendant, et après le communisme. »), l'ensemble reste assez convaincant, plutôt équilibré.

    Le trait de P.-H. Gaumont, nerveux et élancé, m'a fait immédiatement penser aux dessins de Blain et à l'auto-désignée " Société nationale de bande dessinée " (avec Sfar, Sattouf et Sapin).

    Les couleurs, lumineuses, font régulièrement référence au rouge communiste voir aux couleurs de la confédération de Russie (bleu, blanc, rouge).

    D'ailleurs, depuis les Bidochons tome 5, je ne me rappelle pas avoir vu d'aussi bonnes représentations de l'architecture soviétique...

    En tout cas, les graphismes sont convaincants et guident plutôt bien notre regard.

    Par contre, j'ai été un peu perturbé par la narration omnisciente du personnage principal, qui apparaît dans les interstices.

    De plus, le ton vulgarisateur, qui se rapproche de celui de la BD du réel (explications divers et utilisation d'allégories pour certains propos périphériques), m'a parfois rappelé certaines BD de Blain (En cuisine etc.)... mais sans les penchants de ce dernier (prise de parti, manque de recul critique, snobisme, idolâtrie). Heureusement...

    Ainsi, quoique j'ai eu un peu d'appréhension par moments (Le monde sans fin de Blain n'a pas fini de me traumatiser...), Slava est une BD éclectique...

    ...et passablement moderne.

    Campanar Le 05/09/2023 à 21:15:17

    Gomont semble parfaitement connaître la nature humaine et la vie, et rien que pour ça, cet album vaut la peine d’être lu …
    Après, on peut avoir des avis divergents sur le scénario … perso, l’histoire se tient et l’humour est souvent là avec un petit côté désabusé qui ne me déplaît pas, bien au contraire …
    Bref, c’est un bon album qui nous remet les idées en place à nous occidentaux endormis dans notre confort !

    Erik67 Le 05/06/2023 à 07:30:08

    J'ai bien aimé la préface de Pierre-Henry Gomont qui nous avoue que lorsqu'il a terminé l'écriture de ce récit, il n'y avait pas encore eu la guerre qui se joue actuellement en Ukraine. En effet, il s'agit d'une BD sur la Russie post-communiste.

    On peut en effet comprendre l'avènement de Poutine si on se remet dans le bain des années 90 à savoir les années Eltsine. Il faut dire que les 70 années de communisme ont plutôt façonné la Russie dans une dictature sans nom. L'idéal communautaire pour le bien du peuple a été bafoué pour servir une bande d’apparatchik.

    Quand le mur est tombé entraînant avec lui le régime de Gorbatchev, il y a eu une espèce de chaos où régnait la loi du plus fort. C'est le règne où les biens ont été distribué à quelques oligarques surpuissants qui se sont imposés à force de corruption. On verra de nombreux exemples dans la présente histoire et cela fait froid dans le dos.

    Notre jeune héros qui fut artiste peintre a grandi dans un monde qui ne faisait pas la différence entre escroc et marchand. On voit également qu'il s'est mis au service d'un homme sans foi ni loi qui vole les biens ne lui appartenant pas pour en faire son profit. C'est le capitalisme dans ce qu'il a de plus sauvage.

    Evidemment, cet état de fait a amené Poutine au pouvoir, lui qui fut un ancien du KGB. Le peuple l'a choisi. Il est désormais poursuivi pour crime de guerre par la Cour pénal international reconnu par plus de 123 états sur les 193 composant le monde. Gageons que ce dirigeant sera un jour condamné après un jugement équitable. Il est de toute façon déjà condamné par l'Histoire.

    Slava a des allures de récit comique mais le propos est tout de même assez sérieux. La fin de ce premier tome sera d'ailleurs assez salvatrice.

    J'ai plutôt bien aimé cette lecture malgré quelques longueurs.

    Syngonic Le 26/12/2022 à 19:34:37

    C'est la première fois que je mets le nez dans un Pierre-Henry Gomont, mais ce n'est pas la dernière ! Même si le dessin pourrait initialement me rebuter car il ne correspond pas trop à mon style, j'ai été totalement séduit par cette bande dessinée. Le trait est plus fin qu'il n'y paraît de prime abord, et grâce à une très belle colorisation, les pages offrent souvent des compositions très plaisantes à l'œil. Donc même si ce n'était pas gagné de base, j'ai finalement beaucoup aimé toute la partie graphique.
    Mais ce qui m'a surtout frappé, c'est la qualité scénaristique et narrative. L'écriture de Gomont est tout simplement grandiose. Il sait écrire des dialogues ciselés et/ou percutants, et la "voix off" (qui n'est pas un procédé que j'apprécie forcément beaucoup, en général) est très bien gérée, contenant peut-être les plus beaux morceaux de texte. Et j'aime beaucoup, à la fin, le moment où cette voix off n'est plus seulement descriptive, mais remplit un rôle dans la narration et la compréhension du récit, par le décalage entre ce que dit le personnage et ce qui est montré au lecteur.

    Mais avant d'aborder cette fin brillantissime, revenons à l'essentiel. Gomont est très fort pour réussir à croquer des personnages très fortement caractérisés en peu de vignettes. On perçoit dès le début la répartition des caractères et évidemment, on s'attache au beau parleur, qui se révèle également être un cynique de première classe. Là où le cadre choisi par l'auteur aurait pu donner un récit déprimant, Gomont parvient à instaurer une atmosphère légère et décalée, remplie d'un humour irrésistible. Mais son plus beau tour de force est de faire en sorte que cet humour ne cache jamais la noirceur des événements, et la tragédie humaine qui se déroule sous nos yeux. Alors même que l'on visite les bas-fonds de la Russie à peine post-soviétique, l'auteur dévoile progressivement une profonde humanité, avec ses forces et ses faiblesses, dans chaque personnage. A la manière d'un Fabien Nury, Pierre-Henry Gomont met en place une galerie de personnages apparemment décevants sur le plan humain, qui se corrompent à volonté ou baissent les bras face à l'obstacle, mais qui, tous, réussissent à susciter l'empathie du spectateur car on sent bien, derrière le masque qu'ils se sont forgés, l'amas de souffrance et le contexte tragique qui explique comment chacun de ces personnages ont pu en arriver là.
    Cette tragédie traverse tout l'album, mais elle explose dans une fin d'une cruelle ironie, qui réussit à surprendre tout en étant cohérente, et sans briser l'humour qui caractérise cette histoire. Ce mélange des genres n'est pas unique, mais il est particulièrement bien maîtrisé ici. Cet univers fait de petits trafiquants opportunistes, de milliardaires snobs et méprisants, de chefs de mafia omnipotents, de boîtes de nuits et d'hôtels de luxe, on l'a déjà vu ailleurs, mais pourtant, on ne ressent jamais d'impression de déjà-vu. J'ai beaucoup pensé à une version soviétique de Guy Ritchie à la lecture. On sent le même cynisme, mêlé à une étonnante tendresse et à un art subtil de la punchline, qu'on pouvait sentir à divers niveaux dans Snatch ou The Gentlemen, avec le même genre d'intrigues typique d'un univers de film noir, mais soutenu par un élan comique inattendu.

    roquevidal Le 12/12/2022 à 20:42:55

    Un album que j'ai lu laborieusement. Rythme, histoire, dessin,.. rien ne m'a séduit. J'ai eu beaucoup de mal à finir.

    Au Fil des Plumes Le 07/12/2022 à 11:26:15

    Le résumé m'avait apaté et pourtant j'avoue ne pas avoir été séduite par l'histoire. En effet, j'ai eu du mal à rentrer dans l'intrigue de Slava. En effet, j'ai eu une sensation de longueur tout au long de ma lecture et je déplore un vrai manque de rythme.
    Quant aux illustrations, elles n'ont pas su me séduire. Cela fourmille de toute part et je n'ai pas su où regarder. J'ai également trouvé les couleurs plutôt fades.
    En somme, je n'ai pas du tout été séduite par ma lecture.

    Grobool Le 24/11/2022 à 19:21:40

    Je ne dirais pas Indispensable, mais "A Lire Absolument". C'est une histoire inattendue, avec des protaganistes tous aussi épatants les un que les autres.

    Ce "Buddy Movie" entre un Artiste idéaliste rattrapé par les besoins de la fin de mois et un Négociant Négociateur Opportuniste qui va se retrouver confronté à son "Passé"...

    Ce qui est génial avec cette BD c'est la douceur des rencontres malgré le contexte "politique" dépeint.
    C'est passionnant d'avoir une vision de ce qu'a pu être la Russie après la chute du mur et du bloc.

    On suivra donc ce duo dans leurs rencontres et dans les péripéties que cela va engendrer... On ressent vite de la sympathie pour tous les protagonistes... jusqu'à se demander si ils ne font pas partis de notre bande de pote.

    Visuellement c'est somptueux. Mention spéciale à l'intégration de mots en langue slave (bon ok on y comprend rien) mais ca donne du cachet à l'ensemble.

    Bref foncez... c'est trop bien!

    Yovo Le 08/10/2022 à 21:59:04

    J’ai un peu hésité avant d’acheter Slava car je craignais un contexte trop politique et l’environnement pas folichon de la Russie post soviétique...

    Craintes complètement infondées !

    C’est à un festival d’énergie et d’émotions, entre rires, suspense, étonnement et réflexion que nous convie l'auteur. Pierre-Henry Gomont exploite tout ce que lui permet l’univers dans lequel il a planté cette savoureuse intrigue : des décors somptueux, des ambiances neigeuses intenses, une chaleur humaine roborative, une ironie permanente et tout un tas de trouvailles graphiques, comme les onomatopées rouges en alphabet cyrillique. Et plus que tout, une qualité d’écriture extraordinaire. Il démontre encore une fois son habilité incroyable à manier la langue française pour trouver des expressions et des tournures de phrases aussi poétiques que cinglantes qui servent toujours son propos.

    Comme précédemment dans « Malaterre », il y a dans Slava, en plus d'une partie graphique et d'un scénario pointus, ce style littéraire "Gomont", inimitable, qui à lui-seul rajoute une dimension supplémentaire à l’œuvre. La richesse de cette langue donne vie à des personnages irrésistibles qui portent littéralement l’album sur leurs épaules. L’auteur, jouant de leurs antagonismes, provoque des situations souvent inattendues, soit hilarantes et burlesques, soit graves et tendues.

    Le fond politique est présent, forcément, mais ne surclasse jamais les péripéties de ce quatuor hétéroclite constamment sur la brèche et déployant des trésors d’ingéniosité, de bravoure et d’opportunisme pour s’éviter de sombrer en même temps que le pays tout entier. Le sentiment de délitement est d’ailleurs parfaitement rendu. Il pourrait être tragique – car réel à cette époque – si l’écriture n’était pas si drôle et incisive. Elle évacue toute lourdeur. De sorte qu’il souffle dans ces pages un vent libertaire, enivrant ; l’ivresse du chaos et l’impunité des actes ; la certitude que, comme le dit le proverbe, la fortune sourira vraiment aux audacieux.

    Slava rejoint en cela l’exceptionnel « Ibicus » de P. Rabaté dans lequel, déjà, un petit comptable profitait de la révolution russe pour escroquer son prochain grâce à son intelligence, sa duplicité et son entregent.

    Un album d’une générosité sans pareil qui augure d’une série géniale si ce niveau se maintient, ce qui ne fait guère de doute, tant Pierre Henry Gomont se révèle au fil de ses parutions comme un auteur incontournable.