D
ans quelques heures, la surface de la planète Gondawa sera entièrement détruite par un ennemi héréditaire en possession de l'arme solaire, l'équivalent d'une puissante bombe atomique. Pour leur échapper et que soit préservé la lignée de leur civilisation, les amants Païkan et Éléa, pourtant liés indéfectiblement par un programme informatique, se retrouvent séparés l'un de l'autre...
...900 00 ans plus tard, une assemblée de chercheurs et de scientifiques écoutent, médusés, le témoignage incroyable et bouleversant d'une femme qu'ils viennent de retrouver enfouie sous plusieurs kilomètres de glace et de ramener à la vie.
« L'ordinateur central nous désigne l'un à l'autre comme s'il rassemblait les deux moitiés d'un tout. » - Éléa, matricule 3-19-07-91
Avant-gardiste voire visionnaire, René Barjavel (1911-1985) a laissé dans son sillage une œuvre d'anticipation et de science-fiction particulièrement riche, semblable à une empreinte éternelle au sein de la littérature fantastique. Après Ravage publié en 2016, c'est au tour de La nuit des temps de connaitre les honneurs de l'adaptation en bande dessinée.
C'est Christian De Metter (No Body, Emma) qui décapuchonne le stylo pour concevoir le storyboard et faire en sorte que le one shot reste fidèle au texte original. Ceux et celles qui ont été bouleversé par la lecture s'accordent pour constater et dire que le travail de retranscription est remarquable, tant les sensations d'accroche sont retrouvées et que les émotions ressenties demeurent intactes. L'immersion, malgré un sujet singulier qui pourrait rebuter, se fait sans aucune difficulté, facilitée par une narration et des exposés évènementiels et historiques très accessibles et compréhensibles par tous, car en définitive, cohérents. Sur fond de tentative d'anéantissement d'une race, le scénariste offre la permission de pouvoir rentrer dans la peau de chacun des principaux acteurs de ce drame passionnel afin d'être en capacité de comprendre et de partager avec eux les différents sentiments qui les animent au fur et à mesure que l'histoire progresse. Mais, l'intérêt ne se cantonne pas uniquement à une idylle dès lors que cette découverte, pour le moins extraordinaire, éveillera les convoitises les plus malsaines et déclenchera une menace perpétuelle.
Apparaissant réaliste sur les faciès des protagonistes contemporains, le coup de crayon de l'auteur semble seulement avoir été crayonné sur les personnages d'antan, comme pour marquer sensiblement la différence entre deux peuples et autant d'époques que tout oppose. Même procédé concernant l'encrage puisque l'utilisation des couleurs chaudes est réservée au lointain passé, tandis qu'une coloration dite froide vient remplir des cases qui décrivent l'instant présent vécu au sein d'une région polaire. Dans tous les cas de figure, grâce aussi à des tourbillons de variantes et de déclinaisons multicolores, elles parviennent à susciter l'enthousiasme et donner du crédit à ce récit fictif et intemporel.
Plus fort que la haine et la guerre, l'amour est-il capable de traverser les âges et les générations ? À travers l’exemple d’une union fusionnelle, La nuit des temps apporte une réponse catégorique qui permettra à chacun de se prêter au rêve.
Adaptation d'un des romans de Barjavel et sans doute le plus connu de tous, cette version de 'la nuit des temps' par Christian De Metter est appréciable à bien des égards.
Le dessin de l'auteur est beau et ne m'a pas dérangé, seul bémol au niveau des couleurs et de l'ambiance très sombre qui gêne dans le discernement des traits sur certaines cases.
L'histoire a été retranscrite à notre époque avec un peu trop de politique à mon goût: les marches contre le réchauffement climatique, les méchants CRS, Internet, les théories du complot… Des passages du roman originel ont été supprimés permettant à la narration d'être recentrée sur l'essentiel à savoir les deux temporalités du récit (notre époque et celle du Gondwana).
Il manquait peut-être une présentation globale des personnages de l'équipe scientifique puisque le lecteur est largué directement dans l'histoire sans rien savoir.
Au final, un bon one-shot doté d'une très belle couverture.
Super adaptation, et quel découpage, couleur , dessin! Le tout sur papier non brillant permettant de profiter pleinement ( en mat) du travail de Christian De Mettre. Bravo à lui, et merci.
Ma foi, une bonne adaptation de Barjavel. C'est vrai qu'une fois qu'on a lu '' Kebek'' , inspiré du même roman, tout est forcément bon.
L'adaptation de De Metter ne trahit pas le roman, ce qui est déjà appréciable. Retranscrit dans notre époque, avec notre actualité, ça passe très bien.
Au niveau graphique, Christian De Metter a fait mieux. L'album, très sombre, même dans les scènes du monde d'Eléa, est parfois difficilement lisible. Pas sûr que sans connaissance du roman, on accroche. Mais le résultat est plaisant à lire.