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M oscou, de nuit et de nos jours. Olga reconnaît Youri Gagarine allongé sur un banc d’une ruelle malfamée. L’intéressé est vêtu d’un pull vert doté d’un écusson de l’agence spatiale européenne. Il a également le visage tuméfié et il n’ose pas détromper la sans-abri qui l’installe dans sa vieille Traban. Quant à Ahn, elle attend à l’intérieur d’un commissariat aux installations éprouvées. La travailleuse du sexe souhaite faire enregistrer sa plainte contre un de ses réguliers. Peine perdue. Quoiqu’à l'occasion, elle reçoit un conseil : « C'est à vous de gérer vos clients ». En sortant de l’hôtel de police, la marchande d’amour s’achète un couteau. Tout compte fait, ce n’est peut-être pas une mauvaise idée !

Lorsque deux jeunes auteurs repérés par la rédaction à l’occasion de leur premier album s’associent sur un projet, ça fait des étincelles ! Avec Baume du Tigre, Lucie Quéméner avait abordé, tout en pudeur, sa quête d’identité. Elle opposait alors son éducation marquée par ses racines chinoises et la rébellion d’une adolescente intégrée dans un tropisme occidental. Outre le traitement mesuré, son style tenant de l’esquisse faisait mouche. De l’autre côté, Tristan Fillaire mettait en images le scénario de Jean-David Morvan sur le célèbre reporter, Stanley Greene. Hormis divers inserts photographiques, l’artiste proposait une copie grand-public soutenue par une gestuelle limpide et déjà affirmée. En travaillant de concert, le duo emprunte aisément une voie graphique appropriée à cette bande dessinée délirante.

Ce tandem orchestre son récit choral comme une course folle, mais sans observer une parfaite chronologie des faits. La poignée de flash-back conforte les intentions et confirme l’inéluctable pour cette histoire élaborée avec une somme de personnages illuminés ou simplement poussés à bout. De l’azimutée Olga à Ahn, la prostituée frappée par la foi, la galerie de marginaux est déjà tout un poème. Nils représente alors la cerise sur le gâteau. Ses soucis de santé ne sont que le début d’une descente aux enfers à la manière du long-métrage de Joel Schumacher, Chute libre (1993). Il a surtout la fonction de happer le lecteur puisque, au fond, n’est-il pas comme n’importe qui, bâti d’espérance et de refus du renoncement ?

Les illustrations cherchent l’hésitation. Davantage rectilignes que courbés, les traits semblent être réalisés à main levée, à bonne distance des planches, afin d’obtenir ce rendu légèrement « tremblotant ». La mise en pages ose réduire la voilure. Au lieu d’époustoufler par une double-page au mille et un détails et d’étouffer la chevauchée, les séquences sont composées de nombreuses petites vignettes. Parfois isolées, elles dictent le silence. Ce jeu d’alternance entre partition classique et déconstructivisme rompt la monotonie et donne la cadence. Le gaufrier rythme l’ouvrage. Bravo !

La maison Sarbacane a imprimé la cavalcade sur du papier épais, la lecture s’en retrouve aussi confortable qu’hallucinée. Que l’éditeur en soit remercié. D’autant que ce choix sied parfaitement à la colorisation à l’encre. Par touche et volontairement grossière, le pinceau souligne une impression de mouvement ou, plus exactement, de fuite !

Le compagnon de route ressemble à un road-trip déjanté façon Gustave Kervern et Benoît Delépine. La narration n’use pas de sous-texte ouvertement social, mais convoque des déclassés attachants pris dans un alignement de planète loufoque et néfaste. Superbe !

Lire la chronique de Baume du tigre.
Lire la chronique de Stanley Greene, une vie à vif.

Par Y. Machado
Moyenne des chroniqueurs
7.5

Informations sur l'album

Le compagnon de route

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