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S ouvenirs communs de l’enfance, les contes de fées accompagnent l’Humanité au moment d’aller au lit depuis la nuit des temps. D’abord, récits oraux plus ou moins plastiques transmis de générations en générations, ils ont ensuite été rassemblés et figés par quelques hommes de lettres (Charles Perrault, Jacob et Wilhelm Grimm sont les plus connus), avant d’être adaptés et codifiés par Walt Disney au XXe siècle. Traditionnels, ethniques, végans ou animés, il est impossible d’avoir échappé à une ou autre version de La belle au bois dormant, Raiponce ou du Petit Poucet.

Évidemment, la vraie histoire est plus compliquée et, comme la majorité des sujets confrontés aux temps long, époques, modes et morales n’ont eu cesse de réinventer et corriger ce qui peut être raconté ou pas. Heureusement, Lou Lubie (L'homme de la situation, La fille dans l’écran) a décidé d’y voir plus clair et décortique d’une manière enthousiasmante et précise le monde des «Il était une fois...». Mieux encore, elle propose avec Et à la fin, ils meurent un ouvrage passionnant et drôle, au contenu digne d’une thèse d’État (notes et références y compris).

Dans un écrin taillé sur mesure (beau papier crème, signet, dorure sur tranche), l’autrice présente méticuleusement et humoristiquement absolument tous les aspects des contes (à ne pas confondre avec les fables !). Les origines, l’effet de la géographie et des peuples, les différences fondamentales entre Perrault et les frères Grimm lors d’une hilarante tale-battle autour de La Barbe bleue, les films de Disney, la psychanalyse, etc. sont passés en revue et expliqués dans les moindres détails. #Metoo et wokisme étant de saison, les stéréotypes sexistes, le féminisme et les modèles sociaux sous-jacents aux relations princesses/princes charmants sont également adressés avec pas moins de réalisme et d’esprit. Si vous pensiez connaître vos classiques et que votre avis était fait, attendez-vous à être surpris ! À travers le globe et les éons, tous les crapauds ne font pas des reines et tout ne finit pas toujours bien pour les âmes pures et méritantes.

Chaque chapitre est entrecoupé par des lectures commentées de récits références (oui, il y a Cendrillon, mais, attention, il s’agit d’une réinterprétation italienne du XVIIème siècle faisant la part belle au gore) soulignant bien les cheminements multiples que ce répertoire a pris ici et là au fil des âges. Le trait tout en finesse et ultra-lisible de la dessinatrice rend l'approche aisée et prenante, même si un peu de profondeur graphique aurait été la bienvenue pour donner de l'ampleur et une touche de mystère à une ambiance passablement synthétique.

Après la BD-docu, le bédé-journalisme et le traité philosophique ou scientifique en images, voici la philologie dessinée ! Et à la fin, il meurent tous – La sale vérité sur les contes de fées est un ouvrage indispensable à tous les curieux qui aiment savoir ce qui se cache derrière les habitudes et le train-train du quotidien.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
8.0

Informations sur l'album

Et à la fin, ils meurent - La sale vérité sur les contes de fées

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 14/05/2023 à 09:40:02

    Quand j’étais enfant, j’adorais qu’on me lise des contes. Je me souviens surtout du petit chaperon rouge, des 3 petits cochons et du petit poucet. Certes, cela se terminait toujours très bien afin de passer une nuit agréable sans cauchemar. Comment aurait-il pu en être autrement ?

    L’auteure Lou Lubie a voulu décortiquer les origines du conte. On se rend compte que dans la réalité, ce n’était pas vraiment ce genre de fin heureuse qui a d’ailleurs été popularisé par Walt Disney dans ses dessins animés depuis Blanche-Neige et les sept nains en 1937. Du coup, j’ai un peu l’impression d’un reproche à peine voilé à la naïveté de tous ces contes qui dégoulinaient de bons sentiments.

    Walt Disney savait que le monde était très difficile mais il voulait faire rêver les gens et notamment les enfants en apportant un peu de douceur et de bienveillance. C’est tout le thème d’un film « Dans l’ombre de Mary » qui retrace les droits d’acquisition de l’œuvre de Mary Poppins.

    On apprendra qu’un célèbre psychanalyste Bruno Bettelheim estimait qu’il fallait que les enfants ressentent les dangers à travers les monstres pour les préparer mentalement au monde qui les attendait. Je conçois qu’une telle argumentation peut être tout à fait légitime. On n’a pas forcément envie de plonger les enfants dans une extrême niaiserie qui ne les quittera plus une fois l’âge passée. J’ai d’ailleurs rencontré ce genre de spécimen d’enfant attardé dans mon entreprise et ce n’est pas très beau à voir ou à subir.

    J’ai beaucoup aimé l’analyse de fond qui a été mené par l’autrice Lou Lubie qui va surtout se concentrer sur trois conteurs principaux de différentes époques (Basile, les frères Grimm et Perrault) pour montrer les similitudes et les différences. A noter également un trait assez fin et épuré qui donne de la lisibilité à l’ensemble sans fioritures. Bon point également pour la belle reliure.

    On apprendra par exemple que la célèbre Cendrillon vient de Chine à l'origine ce que j’ignorais totalement. Comme quoi, les contes voyagent beaucoup d’une culture à l’autre tout en étant réinterprétés à la sauce locale. On sent également un gros travail de recherches.

    Au final, on a là un travail tout à fait intéressant sur une autre vision des contes. Il y a certes de la pertinence mais l’auteure nous laisse une marge de manœuvre pour avoir notre propre avis sur la question. C’est bien d’avoir des pistes pour un autre regard plus adulte.

    Rody Sansei Le 21/12/2021 à 17:36:26

    Qu’est-ce que c’est bon !

    Une explication détaillée de la création des contes au fil des âges, de leur évolution, de leur modernisation, du massacre qu’en a pu faire Disney, etc.

    C’est instructif, super drôle, et très documenté (la biblio conséquente de fin de volume est étonnante pour une BD).

    Un must de cette année 2021 et un must de la BD tout court.

    Rody Sansei Le 12/12/2021 à 20:05:44

    Ma grosse claque de cette fin d’année.

    C’est fun, bien fichu, très instructif et pour ne rien gâcher, l’édition est ultra quali (avec en plus une interaction bien fichue en réalité augmentée grâce a l’appli « Delcourt Soleil + »).