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« Ce n'est peut-être pas un adieu »

Entretien avec Etienne Willem

Propos recueillis par L. Gianati Interview 26/05/2015 à 10:43 8541 visiteurs

Couronnée dès le premier tome en 2010 dans la catégorie Jeunesse des BDGest'Arts, L’Épée d'Ardenois s'est rapidement constituée un lectorat solide qui attendait avec impatience les aventures de Garen et des Compagnons de l'Aube. Au moment de la sortie du quatrième opus, qui conclut brillamment cette tétralogie, Étienne Willem a répondu à quelques questions.

Quel est votre sentiment au moment de la sortie du dernier tome de L’Épée d’Ardenois ? La satisfaction du devoir accompli ou un début de nostalgie de quitter, même temporairement, des personnages qui vous ont suivi durant ces dernières années ?

Étienne Willem : Un peu des deux, ce doit être un sentiment comparable au baby blues. (sourire) C’est vrai qu’il y a le plaisir d’être parvenu à la fin d’une saga de deux cent pages de BD réalisées dans des conditions parfois compliquées (pour les deux premiers tomes, je bossais à temps plein et la BD c’était sur le côté) et aussi un pincement au cœur de devoir dire au revoir à des personnages et un univers qui m’ont accompagné pendant presque six ans… Mais ce n’est peut-être pas un adieu...

Qu’apportent à un récit des personnages animaliers ? 

E.W. : C’est un fabuleux raccourci narratif, nous avons tellement l’habitude d’associer certains animaux à des traits de caractère humain que cela permet d’emblée de poser un personnage au yeux du lecteur, parfois même à le tromper sur la nature réelle de ce personnage, et de conserver la dynamique du récit. Ce qui ne veut pas dire que mes personnages soient stéréotypés ou mono-bloc, mais au moins je suis certain que la première vision que le lecteur aura d’eux correspond à celle que je veux donner.

La relative douceur du début de l’histoire laisse place rapidement à un récit plus dur. Le fait que la série ne soit pas forcément cataloguée ni jeunesse ni adulte (ou les deux à la fois !), est-ce un parti pris dès le début de l’écriture du scénario ?

E.W. : Tout à fait. Je regrette fortement l’époque où toute la famille avait des lectures en communs. On y percevait ce qu’on pouvait, mais au moins on en parlait tous ensemble. Le classement par tranche d’âge ne fait que creuser le fossé des générations. Je suis très satisfait quand des lecteurs me disent que L’Épée d’Ardenois est une lecture familiale, pour moi, c’est un pari gagné. En outre, j’ai commencé ce récit quand mon fils avait sept ans, il en a aujourd’hui treize, je trouvais normal de faire évoluer le récit avec lui.

Revendiquez-vous la comparaison avec le Robin des Bois de Disney qui, dès le premier tome, est revenue régulièrement ?

E.W. : La comparaison, oui. L’influence, non. Je crois qu’il y a une influence commune qui est Le Roman de Renart… après je confesse que le duo ours/renard vingt ans après, c’est un hommage tant à Disney qu’à Dumas...

Qu’est-ce qui vous a décidé à reprendre en main les couleurs à partir du deuxième tome ? 

E.W. : Nicolas Imhoff n’ayant pu assumer la mise en couleurs du tome deux, il fallait un remplaçant… J’avoue que réexpliquer la façon dont je voyais les couleurs, leur emploi et leur symbolique au moyen-âge à un nouveau coloriste (avec encore le risque de devoir en changer au prochain album) me rebutait un peu… Donc j’ai franchi le pas… Avec raison car les tomes 3 et 4 montrent une certaine amélioration de ma part. 

À quoi est due la pagination un peu plus importante du quatrième tome ? 

E.W. : Pierre Paquet et moi voulions un beau final, il fallait donc un peu d’ampleur.

Faire évoluer le personnage de Garen, du premier au dernier tome, a-t-il été un exercice particulièrement plaisant et enrichissant ?

E.W. : C’était là tout le sujet de la série. Jeune et naïf, Garen fait tour à tour l’expérience de la violence, de l’amour et de tout ce qui fera de lui un adulte, y compris le sens parfois frustrant mais nécessaire du compromis.

Vous utilisez assez fréquemment des gros plans sur les personnages, notamment au niveau des yeux. Le fait que la BD soit animalière renforce-t-elle l’expressivité des personnages ? 

E.W. : Si souvent que ça? Alors c’est peut-être un tic de dessinateur qu’il me faudra corriger… ou alors ma passion pour les films de Sergio Leone… Leone? Encore un personnage animalier... (sourire)

Après la mer, à la fin du deuxième tome, dessiner des paysages neigeux comme dans le quatrième était-il inscrit dans votre cahier des charges ? (sourire) 

E.W. : D’une part, oui, il y avait la volonté de donner une identité, une ambiance propre à chaque épisode; d’autre part, je voulais aussi dessiner des choses dont je suis peu coutumier, varier les plaisirs et prendre des risques.

La fin du quatrième tome laisse entrevoir une éventuelle suite. Il était trop difficile de dire adieu définitivement à Garen et aux Compagnons de l’Aube (sourire) ?

E.W. : Je crois qu’un récit de longue haleine finit par se nourrir lui-même et génère des portes ouvertes qu’on ne peut pas toujours refermer avec le mot fin. Il y a aussi un sens général de l’Histoire (avec un grand H) qui fait qu’un conflit ne se finit jamais sur une situation définitive, il y a toujours des questions en suspens et de nouveaux déséquilibres, c’était important pour moi de montrer que la guerre de l’épée n’échappe pas à cette règle, ce n’est pas un conte de fée.

Avez-vous, au fil des tomes, modifié certaines trames de l’histoire en fonction, par exemple, du retour des lecteurs ou avez-vous déroulé votre scénario tel qu’il était prévu dès le départ ?

E.W. : L’essentiel du récit était écrit dés le départ, mais le rôle d’un des personnages s’est modifié peu à peu, d’une part pour éviter de trop alambiquer l’histoire et d’autre part parce qu’il s’est imposé avec une certaine logique dans le récit et je vous jure que ça m’a fait une drôle de surprise quand je l’ai découvert… 

Que vous apporte votre travail en studio d’animation dans le domaine de la BD ?

E.W. : C’est plutôt la BD qui m’apporte beaucoup… Le dessin animé est une belle opportunité de découvrir de nouvelles techniques, j’y ai appris énormément et je continue à apprendre beaucoup, ce sont des gens du dessin animé qui m’ont donné des conseils pour la mise en couleurs etc, mais la BD me permet d’affronter le dessin animé avec plus de sérénité. Le dessin animé, ce sont des budgets énormes, des délais impossibles et des ego… devant ma planche, je suis le seul maître à bord, je respire...

Selon vous, L’Épée d’Ardenois ferait-il un bon dessin animé ?

E.W. : Assurément non. Il faudrait retravailler le scénario pour qu’il colle à un public cible et on perdrait ainsi tout ce qui fait son originalité.

Faire un jour de la BD à plein temps, c’est un rêve ?  

E.W. : Un objectif.

Quels sont vos projets ? 

E.W. : Je travaille sur un récit animalier (encore, oui, mais c’est de la faute de mon ami Olivier Speltens) qui se passe à New York (au-dessus plutôt) dans les années Trente. Et comme j’aime me lancer des défis, il y aura des avions….



Propos recueillis par L. Gianati

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