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Zombillénium : A place where deaths come true

Entretien avec Arthur de Pins

Propos recueillis par L. Gianati Interview 09/12/2013 à 10:29 14718 visiteurs

Vous connaissez par cœur les attractions du parc Astérix ? Les manèges à sensation de Disneyland ne vous font plus lever le moindre petit poil sur le bras ? Alors, Zombillénium est fait pour vous. Direction le Nord, près de Valenciennes. Là-bas, les Zombies ou autres Loup-Garous font partie du décor et vous procureront des sensations incroyables. Seul bémol, vous n'êtes pas sûr de repartir vivant...

Comment Zombillénium a-t-il atterri aux éditions Dupuis ?

Arthur de Pins : Il y a cinq ans, alors que ma production en BD ne tournait exclusivement qu'autour d'histoires de fesses, Frédéric Niffle (Rédac-chef de Spirou) m'appelle pour me proposer la couverture du spécial Halloween. Tout heureux de retrouver un univers que j'avais délaissé à l'entrée de mes études, j'ai réalisé une belle couv' pleine de vampires, zombies et autres créatures. Voyant le plaisir que j'avais manifestement pris à dessiner ces monstres, Fred me propose alors de me lancer dans une série. Comme ça. Sans filet. Dessin + Scénar. Jamais personne ne m'avait autant fait confiance (et n'avait eu une si bonne intuition...)


La grisaille du Nord était-elle nécessaire pour planter le décor ? (sourire) Plus sérieusement, pourquoi avoir choisi la région de Valenciennes ?

A.D.P. : Pour deux raisons : une première, esthétique, car le Nord est plat et brumeux, donc c'est le théâtre parfait pour voir surgir au loin les tours du parc, qui apparaît ainsi comme un mirage à l'horizon. La deuxième, plus culturelle, vient du lourd passé industrielle de la région. De Zola aux frères Dardenne, en passant par l'émission Strip-Tease ou les fermetures des mines dans les années 80, la région Flandres/Nord-pas-de-Calais était le théâtre idéal pour mon récit très axé sur le côté social. Bref, disons que Zombillénium n'aurait pas du tout été à sa place sur les calanques de Marseille.



Comment passe-t-on de La Marche du Crabe à Zombillénium ? Dessinez des zombies, c’est un rêve de gosse ?

A.D.P. : Tout à fait ! Ado, je dessinais beaucoup de monstres. Ces montres étaient les héros de mes BD, il y avait un squelette, un vampire... C'est un folklore que j'aime beaucoup tant qu'il reste une dose de second degré. Puis avec les études, sous l'influence de mes profs aux Arts-Décos, je me suis détourné de cet univers pour m'intéresser à des thématiques plus sociales, ce qui n'était d'ailleurs pas une si mauvaise chose puisque cela m'a sorti la tête du cul (passez-moi l'expression) et conduit à réaliser La Révolution des crabes. Mais ma passion pour les créatures démoniaques restait "dormante" et avec Zombillénium, c'est toute mon adolescence que je retrouve. Le personnage de Tim, dans le tome 2, c'est moi ado !


Les secrets du parc d’attraction commencent à être dévoilés dans Control Freaks. Ce troisième tome marque-t-il un tournant dans la série ?

A.D.P. : Oui car à la fin de ce tome, il est écrit "à suivre". Les deux premiers sont une sorte d'introduction au parc. On découvre le parc et les personnages dans le tome 1, puis on découvre le système (embauche/licenciement) dans le tome 2. Dès ce tome 3, on rentre dans le vif du sujet avec l'arrivée d'un vrai bad guy : Bohémond Jaggar de Rochambeau, vampire et consultant de son état, qui impose une nouvelle règle au sein de l'entreprise : désormais les monstres sont encouragés à mordre les visiteurs. C'est évidemment une parodie du capitalisme sauvage et ces méthodes de management qui déshumanisent les employés et suçent le sang (et le cerveau disponible) des consommateurs.


Un conflit social en plein cœur d’une entreprise peuplée de zombies, c’est un sacré terrain de jeu ! (sourire)

A.D.P. : Oui, presque naturellement, sans m'en rendre compte, chaque type de monstres a correspondu à une classe sociale. Les Zombies sont les prolos, les loups garous les cadres, les vampires dirigeants et les démons, les PDG. Bien sûr, il y a des bons et des mauvais dans chaque strate. Les zombies, dans leur majorité sont plutôt les gentils. (Et je suis très fier de mon jeu de mot "Working dead", j'avoue)


Bon allez, avouez que Jaggar est le portrait caché du DRH des éditions Dupuis. (sourire) Certains personnages sont-ils inspirés de votre entourage ?


A.D.P. : Ahahah. Alors ça risque de lui faire plaisir car pour Jaggar, je me suis inspiré du physique de l'acteur danois Mad Mikkelsen, qui est plutôt bel homme. Je m'inspire souvent de personnes de mon entourage, à commencer par Gretchen qui est la copie conforme, physiquement et mentalement, d'une copine à moi. Je me suis en revanche inspiré inconsciemment de mon père pour Francis. Toute ma famille m'a fait la réflexion. Mon père était en effet directeur d'une petite entreprise et avait été licencié il y a 15 ans car sa gestion du personnel était jugée "trop molle, trop complaisante, trop humaine". Il avait été remplacé par un jeune loup aux dents longues, sorti d'une grande école. L'histoire se répète dans Zombillénium...


Que vous apporte le numérique par rapport au dessin traditionnel ?


A.D.P. : C'est simple : un rendu qu'il serait impossible d'obtenir avec des techniques traditionnelles. Mes influences viennent de l'illustration : Kiraz, Jordi Labanda, Monsieur Z, des illustrateurs qui utilisent des aplats de couleur et non des traits. Mon cerveau ne conçoit qu'en terme de formes. Au risque de me fâcher avec la profession, j'ai toujours eu du mal avec le trait noir, en vigueur dans la BD. Cela ne me correspond pas.


Peut-on parler de « touche personnelle » ou de « style différent » dans ce domaine ? Abordez-vous le dessin de vos séries de la même manière ?


A.D.P. : Chaque dessinateur a sa touche personnelle. Il est vrai que nous somme peu, en BD, à utiliser le vectoriel (on est trois, à ma connaissance : Bertschy, Renaud Collin et moi). Si nous sommes si peu, c'est peut-être pour cela que ce style se différencie. Mais je n'ai aucune explication au fait que nous soyons si peu. J'ai choisi cette technique il y a 14 ans. Si le monde de la BD est si conservateur, cela m'importe peu.


Apportez-vous votre ordinateur lors des séances de dédicaces ? (sourire) Est-ce un exercice que vous appréciez ?

A.D.P. : Hé non ! Je dessine aux feutres et au lavis mes dédicaces ! Après tout, je bossais à l'aquarelle avant. Cela m'arrive aussi de m'y remettre, pour le plaisir.

Pouvez-vous nous dire quelques mots du prochain tome ?

A.D.P. : Il y aura beaucoup de sorcières et Francis portera la barbe. Je sais, c'est nul comme teasing, mais je ne peux rien révéler d'autre...


Zombillénium est votre première série « grand public ». Les contraintes sont-elles différentes de vos précédents albums ?

A.D.P. : La grosse contrainte est de tenir les délais de pré-publication dans Spirou. Mais c'est une contrainte qui me plaît car elle me donne un cadre. L'autre contrainte, c'est de savoir où l'on va. Et je ne suis pas inquiet, je connais la fin du cycle.


En combien de tomes la série est-elle prévue ?

A.D.P. : Six. Je ne résisterai pas à réutiliser les personnages par la suite. Mais ce qui s'appelle "Zombillénium" sera en six albums.


Quelques mots sur le projet d’animation concernant Zombillénium… ?


A.D.P. : La production doit démarrer courant 2014, le temps que le budget soit bouclé. Entre temps, je suis en train de finir le pilote du film... Qui est également le clip du premier single du prochain album de Skip The Use. Nous les avions contactés pour leur poposer de faire la B.O. du film, et comme nous avons bien accroché, l'idée du clip est venue toute seule. Ce clip est en animation et se déroule dans le Nord (d'où les S.T.U. sont originaires) et on retrouve Aton, Gretche, Sirius... Et le parc.


Clip à découvrir dans son intégralité sur le site de trois couleurs.

Une intégrale des Péchés Mignons est récemment parue chez Fluide. D’autres tomes sont-ils prévus ?


A.D.P. : S'il y en a un cinquième, ce sera le dernier. Mais pour l'heure, je n'ai pas du tout la tête à ça.

D’autres projets en parallèle ?

A.D.P. : Un projet avec les crabes. La série est bouclée, mais ce serait un spin-off, dans la collection "Yin&Yang" chez Soleil. J'aimerais aussi, quand j'aurai le temps, faire un one-shot de Spirou. J'ai déjà l'intrigue. Mais contrairement à certains de mes personnages, je n'ai pas le don d'ubiquité.






Propos recueillis par L. Gianati

Information sur l'album

Zombillénium
3. Control Freaks

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