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Le dernier coup de théâtre de Fred Duval

Entretien avec l'auteur de Sept Personnages

Propos recueillis par L. Gianati Interview 25/08/2011 à 09:41 3985 visiteurs
Avec un titre aussi énigmatique que Sept Personnages, on pouvait s'attendre à (presque) tout de la part de Fred Duval. Le thème de Molière, très éloigné de ses productions de la collection Série B, n'est pourtant pas une surprise, surtout après sa récente adaptation de Tartuffe (trois tomes parus dans la collection Ex-Libris chez Delcourt). Retour, en compagnie de l'auteur, sur la genèse de l'album, sa rencontre avec David Chauvel et sur son actualité, très chargée.

Comment David Chauvel vous a-t-il présenté le projet Sept ?

Je pense que David avait déjà souhaité me faire participer à la première saison mais ça n’avait pas été possible pour des questions de planning et d’organisation. On s’était dit que s’il y en avait une seconde, j’y participerais. Puis, entre temps, il m’a proposé de travailler sur son autre série à thème, Le Casse.

En avez-vous profité pour lire tous les albums de la première saison ?

Je les ai lus à une époque, en ai apprécié plusieurs, notamment celui d’Alain Ayroles (Sept Missionnaires) dont j’aime beaucoup le travail.

Les contraintes de la deuxième saison étaient-elles différentes de celle de la première ?

Je ne sais pas. Je n’ai surtout pas eu l’impression d’avoir un carcan ! On avait parlé de l’idée des sept personnages de Molière avec David, autour d’une table. Le cahier des charges était évident : qu’il y ait une bonne raison qu’ils soient sept et qu’il y ait interactions entre eux.

Devant cette absence de contraintes, n’avez-vous pas eu l’envie de vous lancer dans un scénario de science fiction dont vous êtes un grand fan ?

Je n’avais pas envie de faire avec David Chauvel ce que j’ai fait habituellement dans la collection Série B. On me colle souvent une étiquette d’auteur de science fiction, ce qui est logique dans la mesure où sur les 65 albums que j’ai écrits, il doit y en avoir 40 de science fiction. Mais je suis aussi un grand fan de Molière et je n’ai d’ailleurs pas attendu de faire Sept Personnages pour l’apprécier, puisque j’ai aussi adapté Tartuffe dans la collection Ex-Libris. À l’époque, nous nous étions rendus avec Zanzim et Guy Delcourt à une représentation de la pièce, à l’Odéon. En sortant du spectacle, Guy m’a dit : « Tiens, ce serait marrant de créer une histoire avec les personnages de Molière. » C’était à l’époque de la première saison de Sept. Le projet est resté dans les cartons pendant quelques mois, puis j’en ai parlé à David Chauvel qui l’a aussitôt intégré dans la deuxième saison.

Sept Personnages s’adresse aussi bien aux amateurs de Molière, qui peuvent s’amuser à relever les nombreuses références glissées dans l’album, qu’aux néophytes, qui eux, auront peut-être l’idée d’aller relire quelques classiques…

Tout à fait. C’est un scénario qui contient une histoire avec, au premier degré, une enquête policière avec des personnages qui ont des caractéristiques. Nul besoin d’avoir lu Molière pour les comprendre. Mais je me suis aussi débrouillé pour qu’en seconde lecture, il y ait aussi des petites choses, des références pour ceux qui connaissent un peu mieux l’auteur sans qu’elles soient obligatoires pour comprendre l’histoire. J’ai toujours l’habitude de travailler comme ça, que ce soit dans Carmen Mc Callum, Travis, Jour J ou Météors, avec plusieurs niveaux de lecture selon les albums et les séries.

Peut-on considérer Sept Personnages comme une uchronie ?

Non, c’est une fantaisie puisqu’on part du principe que Dom Juan revient des enfers. Il y a un côté fantastique dans cette histoire qui est très en relation avec les ambiances de l’époque. Je n’ai pas introduit du fantastique dans Molière, je l’ai simplement utilisé. C’est vrai que l’uchronie est à la mode en ce moment et qu’on pourrait éventuellement dire : « Et si Molière avait été assassiné… ». Mais il n’y a pas du coup de conséquences sur la société puisque ce que j’évoque dans l’album est réel, notamment la rivalité entre Louvois et Colbert.

Ce qui est par contre le cas dans Hauteville House, Jour J ou Nico. Est-ce votre passé d’étudiant en Histoire qui vous pousse sans cesse à poser la question « et si… » ?

Pour Jour J, oui. Nous avons été, Jean-Pierre Pécau et moi, tous les deux sur les bancs d’une fac d’Histoire. On a donc eu envie de s’amuser avec l’Histoire. On avait surtout envie de proposer quelque chose qui ne soit absolument pas ce que les gens attendent d’habitude d’une uchronie, que ce soit du spectaculaire, des allemands qui envahissent le monde… Au départ, on a senti quelques réticences de certains lecteurs. On a écouté les critiques sans pour autant paniquer. Puis, plus le temps passe, plus la reconnaissance pour cette série va bien au-delà des simples lecteurs de bande dessinée : des universitaires s’intéressent à nous. Pour le dernier Jour J (L'Imagination au pouvoir ?), par exemple, nous avons exploré le thème des utopies architecturales en partant de personnes qui ont vraiment fait ces projets là à l’époque. C’est une véritable passion. C’est finalement aussi une forme de science fiction tout en essayant de conserver une certaine rigueur dans ce qu’on propose.

Le choix de Florent Calvez, qui a récemment travaillé avec vous sur Jour J (Septembre rouge et Octobre noir), a-t-il été une évidence ? Étiez-vous à la recherche d’un style graphique particulier ?

Avant de procéder au découpage, je veux toujours savoir qui va dessiner. Au départ, je n’étais pas forcément fixé sur Florent, puisque travailler avec David Chauvel, c’était aussi l’occasion de sortir de Série B. Le hasard a voulu que les deux dessinateurs avec lesquels j’ai travaillé pour les séries de David sont pourtant issus de Série B, que ce soit Christophe Quet pour La Grande Escroquerie, ce qui lui a permis pendant un an de faire autre chose que Travis, et donc Florent pour Sept Personnages. Pour ce dernier, ça a été comme une évidence. J’avais besoin de quelqu’un de fiable et qui travaille vite.

Quelles sont les qualités, selon vous, d’un bon directeur de collection ?

Un bon directeur de collection, c’est quelqu’un qui va être toujours au service de son projet. C’est le cas de David Chauvel, de Fred Blanchard… Ce sont des personnes qui comprennent les intentions des auteurs sans jamais essayer de mettre leur grain de sel dedans. Ils sont là pour accompagner l’auteur et lui signaler si, éventuellement, il sort de son objectif initial. C’est une qualité très rare d’avoir ce recul et cette capacité d’être investi dans son projet au point de voir si l’auteur est en train de se planter. Ça fait maintenant dix-huit ans que je travaille avec Fred Blanchard et nous nous connaissons tellement que nous savons très bien de quoi l’autre est capable. C’est une vraie habitude de travail que nous avons dans Série B sans pour autant parler de routine. Avec David Chauvel, j’ai profité de cette « fraîcheur » pour lui demander de ne pas hésiter à me malmener, notamment au niveau des dialogues. Il a parfaitement joué son rôle. Par exemple, sur la construction de l’album, j’ai eu un doute à moment donné sur un point technique très important, puisqu’il déterminait vraiment le sens de l’histoire. David m’a demandé deux jours de réflexion, m’a rappelé, et le souci était réglé.

Membre de la maison Delcourt depuis maintenant plus de 15 ans, quel est votre regard sur l’évolution de cet éditeur et sur sa prise de capital chez Soleil ?

Je ne peux donner qu’un avis très personnel. J’étais copain avec Olivier Vatine et Thierry Cailleteau et j’ai donc connu Guy Delcourt en tant que tout petit éditeur quand il sortait une douzaine d’albums par an en 1986. Je suis ravi pour lui de toutes les belles choses qui arrivent à sa maison d’édition. Je pense que le rachat de Soleil est une très bonne chose pour nous, en tant qu’auteurs, car ça renforce la diffusion Delsol.

Quels sont vos projets ?

Il y a d’abord la suite des séries Carmen Mc Callum, qui devrait comporter encore trois albums au moins avec Emem, et Travis qui tournent depuis maintenant quinze ans et qui connaissent un joli succès. On est en plein réflexion avec les dessinateurs car il est peut-être temps aussi de monter d’autres projets. Nous sommes en train de terminer avec Christophe Quiet le tome 10 de Travis et il est très probable que nous lancions ensuite une nouvelle série. Je continue également la série Hauteville House. Concernant Jour J, on s’est lancé dans quelque chose d’assez énorme puisqu’on doit faire à peu près quatorze bouquins en quatre ans. J’ai terminé un troisième Nico aux éditions Dargaud avec Philippe Berthet. Je suis aussi en train d’adapter un roman de guerre qui se déroule en Nouvelle-Calédonie et dont le sujet est la bataille de Guadalcanal.
Propos recueillis par L. Gianati

Information sur l'album

Sept
9. Sept personnages

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