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Editions Fei : à l'Est, il y a du nouveau.

Rencontre avec Ge Fei XU

Propos recueillis par L. Gianati Interview 05/03/2010 à 12:39 5133 visiteurs
Parmi le flot de nouveautés accompagnant traditionnellement le festival d’Angoulême, il est souvent difficile de faire un choix. Du moins pour ceux qui n’ont pas eu la chance de découvrir l’exposition consacrée au premier tome du Juge Bao, au rez-de-chaussée de l’Hôtel de Ville. Quelques semaines, et un coup de cœur de l'équipe de BDGest plus tard, les éditions Fei ne sont plus totalement inconnues. Sa créatrice, Ge Fei XU, revient sur les origines de cette petite structure et sur la place qu’elle désire occuper dans le paysage, encombré, du 9ème Art.

Née en Manchourie, à votre arrivée en France en 2003 vous travaillez dans une société de marketing : comment êtes-vous devenue éditrice de BD ?

C’est une longue histoire qui n’est pas facile à résumer. J’ai écrit un livre à ce sujet qui sortira en mai 2010 aux Editions XO en français.

Dans un environnement qu’on dit « de surproduction », quels sont les atouts qu’une petite structure éditoriale comme la vôtre peut mettre en avant ?

Justement, au milieu de cette profusion de titres, on ne peut pas ne pas proposer des œuvres de qualité, ou qui se démarquent, sinon on est vite noyé dans la masse. Et la bande dessinée Franco-Chinoise est relativement nouvelle. Nous sommes petits, certes, mais on prend le temps de choisir les œuvres et on parie sur les lecteurs curieux de la Chine et de l’art Chinois.

Quelle est votre ligne éditoriale ? Destinez-vous vos albums à un public plutôt jeune ou adulte ?

Nous proposons, la plupart du temps, des histoires chinoises adaptées par des scénaristes français. La première série, le Juge Bao est destinée aux 13 ans et plus, et la deuxième, Yaya et Tuduo est écrit pour les enfants de 8 ans à 12 ans, ou pour tous les adultes qui ont gardé un cœur d’enfant ! Les lecteurs de la troisième série, The Bund sont plutôt des adolescents. Nous envisageons aussi de traduire et faire connaître des "Manhua" (Xiao Ren Shu) traditionelles, dans leur format original 9 x 14 cm à l’italienne, comme les grands classiques chinois, Au bord de L’Eau etc, qui seront regroupés en coffrets.

Le premier album publié associe un dessinateur chinois et un scénariste français. Un concours de circonstances ou une source de richesses, une façon d’aller plus loin dans les échanges entre les deux pays ?

J’ai l’habitude de dire qu’un mariage heureux doit réunir les deux parties pour donner un ensemble plus grand et surtout plus riche. Si un artiste chinois donne 100% de son talent, et qu’un artiste français apporte 100% du sien, je veux y croire, et je pousse cette collaboration pour qu’elle donne 300% de qualité et d’originalité. Comme Claude Levy-Strauss l’a si bien dit : "Enrichissons-nous de nos différences !"

Le Juge Bao est très célèbre en Chine et a inspiré de nombreux artistes. Était-ce le personnage idéal pour inaugurer votre maison d’édition ?

Au cours de l’été 2008, nous cherchions des histoires chinoises en Chine, et un jour, Patrick Marty était avec moi dans un taxi à Pékin, et lisait un livre qui consacrait une demi page à notre célèbre Juge. Il m’a demandé si je connaissais le Juge Bao, et je lui ai répondu : « Mais tout le monde connaît le Juge Bao ! Même au fin fond de Yunnan, une veille dame qui ne sait pas lire ni écrire, connaît le Juge Bao ! »

« Mais pas en France ! » m’a-t’il repondu.

C’est ainsi nous avons commencé des recherches plus approfondies et quelques mois plus tard, la BD est née !
Patrick Marty me dit parfois que c’est peut-être le Juge Bao qui nous a trouvé, et pas l’inverse. Peut-être est-ce son esprit qui voulait redescendre dans une période où la justice n’est pas toujours équitable ?

Comment avez-vous choisi le format des albums, souple à l’italienne ? Souhaitez-vous le pérenniser, de façon peut-être à les reconnaître au premier coup d’œil ?

Quand j’étais enfant, mon père collectionnait des petites bandes dessinées chinoises, de taille 9 x 13 cm, souple à l’italienne. C’était des gros tirages bon marchés (entre 10 et 30 centimes de Yuan), c’était l’art le plus populaire dans les années 80 en Chine. Nous avons agrandi un peu la taille pour mieux apprécier les dessins, tout en restant fidèle au format traditionnel chinois, qui me tient toujours à cœur de préserver et de faire connaître en occident.

Le site des éditions Fei propose l’achat du premier tome du Juge Bao en format numérique. Est-ce pour vous l’avenir de la bande dessinée ou une simple possibilité offerte au lecteur ?

Mon métier d’éditrice, c’est de découvrir des talents et de les faire connaitre aux lecteurs. Le support numérique est un des moyens actuels de publication, et sera de plus en plus important à l’avenir. Ce serait inconscient d’ignorer ce support, d’autant qu’il permet de toucher un public plus large.
De plus, le format poche à l’italienne est idéal pour la diffusion sur les smartphones. Cette série du Juge Bao en noir et blanc, sort merveilleusement bien sur l’écran.

Quelles seront vos prochaines publications ? A quel rythme souhaitez-vous sortir vos albums ?

Les prochaines séries sont : La Balade de Yaya et Tuduo, en 9 tomes, 96 pages, couleur, même format Chinois, même taille, et The Bund, avec 9 titres prévus, en couleurs, même format.
Nous envisageons d’éditer entre huit et dix titres pendant l’année 2010, et une vingtaine en 2011. Le nombre est moins important que la qualité des œuvres.

Le sujet de la liberté d’expression en Chine fait régulièrement l’actualité. Récemment encore, on évoquait le départ possible de Google, qui se plaignait de censures et d’agressions informatiques fomentées par le gouvernement chinois. Quel regard portez-vous sur ces événements en tant qu’éditeur et en tant que chinoise ?

Avant d’être une éditrice, je suis une Chinoise, et avant d’être une Chinoise, je suis un être humain. Donc, par définition, je suis pour tout ce qui est bien pour les êtres humains. La liberté de voyager, de vivre à l’endroit où l’on veut sur cette planète, de vivre dans une société pacifique et d’avoir un accès aux soins, à l’éducation, d’être respecté… Mais pour en arriver là, il faut un degré de conscience collective très poussé, il faut de la volonté, de l’engagement, et il faut surtout du temps.
La Chine a besoin de temps, ça fait juste trente ans qu’elle s’ouvre au reste du monde, donnons- lui un peu de temps pour ajuster, pour comprendre et être comprise.
Propos recueillis par L. Gianati

Information sur l'album

Juge Bao
1. Juge Bao & Le phœnix de Jade

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