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Pour ses anniversaires, Fluide s'offre un nouveau rédac' chef

Thierry Tinlot arrive à Fluide Glacial

BDGest' (C. Steffan) News 26/09/2005 à 12:16 3140 visiteurs
Alors que le journal vient de fêter ses 30 ans et s'apprête à sabrer le champagne pour les 25 ans d'une de ses séries phares, les Bidochons, Fluide Glacial accueille Thierry Tinlot pour remplacer Albert Algoud à la tête de son équipe éditoriale.
Le nouvel arrivant, qui a été le rédacteur en chef du magazine Spirou pendant 12 ans, prend ainsi les commandes du mensuel parisien dont c'est le 3e changement de responsable en quelques années.

Nous avons rencontré Thierry Tinlot afin de comprendre les enjeux de cette arrivée surprise.


Comment définissez-vous l'esprit Fluide à venir ?

L'esprit va être le même que celui qu'il est aujourd'hui : un journal d'humour populaire de qualité. C'est ce que ça a toujours été et j'espère que cela continuera à l'être.

Je connais bien Fluide, j'ai deux regards sur le journal :
D'abord celui de mon adolescence, les années 78/79. J'ai commencé à lire le journal juste après le Trombone Illustré, en suivant en tant que lecteur Franquin quand il est parti à Fluide. Il y avait Gotlib, Binet, Goossens, c'était un humour du type "le messie est revenu". Et aussi à l'époque c'était assez "olé olé"... je me souviens de Goossens en slip, il y avait des femmes à poil !

Le deuxième regard est beaucoup plus récent, je lis Fluide vraiment tous les mois depuis 10 ans. Le journal est devenu une sorte de "complément" de Spirou qui perd ses lecteurs vers 12 / 13 ans quand ils passent à l'adolescence et du même coup à Fluide. Il y avait donc une sorte de continuité et de fraternité, nous avions des auteurs en commun comme Thiriet, Larcenet, Gaudelette, ...
C'était donc à la fois une source d'admiration en me disant qu'il font vraiment de chouettes trucs, un "terrain de chasse" pour découvrir des auteurs, et un moyen pour moi de faire plaisir à des gens qui voulaient travailler dans Fluide. L'exemple le plus frappant c'est Clarke dont j'ai présenté le travail à Jean Christophe Delpierre.

Quelles modifications pressentez-vous pour Fluide ? Allez-vous ouvrir le journal à des auteurs moins "franco-français" ?

Je viens d'arriver, mon attitude est d'observer et de comprendre les règles du jeu. Je dois bien entendu évaluer les forces et les faiblesses, c'est d'ailleurs ce que je suis en train de faire avec un regard de professionnel.
La philosophie de base de Fluide - et le coup de génie de Gotlib - c'est d'avoir mélangé l'influence anglo-saxonne des Monty Python, Harvey Kurtzman ... et l'aspect plus franchouillard. Ca a fait des étincelles. Et je m'y retrouve parce que je me sens plus proche de Goossens que de Bigard. Ma culture vient des Monthy Pythons, du Pilote des années 70 et du Spirou de Franquin.
Je vais donc d'abord commencer par bien connaître les gens avec qui je travaille, il y a des séries que je ne lisais pas, il faut que je les découvre et que j'en connaisse la richesse. Je crois que ça correspond à une assimilation progressive, j'ai 42 ans je me sens plus respectueux, ouvert et à l'écoute. J'ai moins besoin d'arriver avec des idées toutes faites. Comme disait Gabin "moi maintenant, je sais que je ne sais pas".

Aucun changement de maquette en vue, donc ?

Le lecteur est conservateur. J'ai du respect pour lui, je ne vais donc pas chercher à le chambouler.
Je n'ai fait ma première nouvelle formule de Spirou qu'au bout de 10 ans, je suis un adepte des changements petit à petit. L'important c'est le contenu et pas le contenant : les séries, des trucs rigolos, faire de bons albums, avoir une bonne dynamique.
Il est très coutumier quand un mec arrive qu'il veuille mettre sa marque. Moi j'ai déjà donné ; pendant 12 ans, dans Spirou, j'ai eu une liberté absolue. J'ai testé tout ce que je voulais... j'en ai fait 600 avec des numéros merdiques et d'autres géniaux.
J'arrive à Fluide avec beaucoup de sérénité et en cherchant où est ce que je peux aider. Il y a des gens formidables autour de moi qui font très bien leur boulot, les auteurs aussi, je ne vais rien changer, ni rien enlever.
Par contre je vais arriver avec des idées que je vais essayer de développer. Et puis on m'a mis des priorités qui sont plus importantes que de changer la maquette : il faut recruter des auteurs, faire des bouquins ; le planning édito doit vraiment être regonflé par exemple.

Le seul changement certain concerne l'édito. Je n'en ai jamais fait de ma vie, ça m'embête. Il y en aura encore un dans le prochain, que nous cosignons Albert et moi, ensuite on utilisera l'espace pour autre chose.

Comment abordez-vous votre rôle au sein de Fluide Glacial ?

Mon rôle d'éditeur est d'être neutre par rapport à ce que j'aime. J'ai appris mon métier avec Philippe Vandooren qui était directeur éditorial chez Dupuis - je lui en serai toujours reconnaissant - il m'a toujours dit "tes goûts on s'en fout, ce qui importe c'est ce que le lecteur va aimer". On ne fait pas un journal en fonction de "j'aime / j'aime pas", la question est de savoir si un auteur est à sa bonne place dans le journal. Evidement il faut avoir des audaces et pousser un peu les barrières. J'espère qu'en 12 ans de Spirou je suis arrivé à éduquer un peu l'oeil du lecteur, pour lui faire passer du dessin très rondouillard à des trucs plus fins ou pointus qui dépassent un peu le style Marcinelle.

Pour Fluide, je me situe très fort dans la continuité de Jean Christophe Delpierre. D'abord parce qu'il a vraiment bien tenu la baraque. Je suis du sérail et je me sens proche de sa manière de voir les choses puisque je suis à la fois en charge du journal et des albums. Quand à l'avenir, je l'espère rose et souriant, qu'il soit artistiquement et commercialement riant. Dans les chantiers auxquels je dois m'attaquer en priorité, il y a d'abord continuer le travail entrepris par Algoud : continuer le renouvellement et l'enrichissement du journal et du parc d'auteurs. Par exemple le fait que Riad Sattouf soit dans Fluide est une excellente nouvelle.

Pendant 20 ans Fluide ça a été une espèce de "montre en or". Après les choses se sont un peu délitées, mais ces dernières années, avec l'arrivée de la couleur et quelques autres changements, le journal a plein de pêche. D'ailleurs avec ses 55 000 exemplaires en kiosques et ses 15 000 abonnés, les ventes ne sont pas négligeables !
Le plus difficile pour un journal est d'assurer les ventes en kiosques, pour Fluide c'est déjà fait !

Je préfère donc me positionner comme quelqu'un qui va arriver avec de nouvelles choses plutôt qu'avec des retraits. J'ai envie de travailler en bonne intelligence avec l'équipe de Fluide, une sorte de "changement dans la continuité".

Propos recueillis le 23 septembre 2005
BDGest' (C. Steffan)