Fatale - Cabanes / Manchette - Aire Libre

[TILLIERTON]

Message précédent :
J'avais lu le roman à l'époque et ne me souviens plus de la fin. Pour l'instant, je n'en suis pas encore là.

[TILLIERTON]

Le génie de Manchette et sa caractéristique, je dirais son style particulier, c'est le détail (qui parait) sans importance et par contraste met en relief, souligne, renforce l'intensité dramatique du récit. Et le tout, concis, précis,abrupt, minimal, sonne très juste. La mise en valeur d'abimes.
Et puis ses entames laconiques, subtiles, en phrases courtes qui plantent le décor :"les chasseurs étaient six. C'étaient des hommes de cinquante ans ou plus, et puis aussi deux jeunes à l'air goguenard"
Dans" la position du tireur couché": "C'était l'hiver et il faisait nuit. Arrivant directement de l'Arctique, un vent glacé s'engouffrait dans la mer d'Irlande...." Inconditionnel, je suis

[Nirm]

Pour ceux que ça intéresse, Max Cabanes sera en dédicace pour cet album au BDFugue Café de Bordeaux ce Samedi 13 Septembre à partir de 15h.

[bone]

Parution d'un tirage spécial, noté Tirage de tête chez Dupuis

Tirage de tête. Édition limitée et numérotée avec jaquette. Contient un frontispice inédit imprimé sur papier d'art et signé par les auteurs.
Album cartonné de 132 pages
Prix : 38.00 EUR

[TILLIERTON]

On a affaire partiellement à une désintégration des "rites" sociétaux décrits dans les romans de Flaubert, et une description des rapports humains et hiérarchiques que l'on retrouve chez le cinéaste Chabrol. Il n'est pas surprenant qu'ils aient travaillé ensemble sur un long métrage (Nada) puisqu'on retrouve à l'identique chez le cinéaste et l'écrivain cette description des moeurs bourgeoises empreinte de causticité. On peut y voir aussi une dérive, une perversion, une capitulation pourquoi pas, du marxisme officiel en vigueur à l'époque,au contact des valeurs du capitalisme . En effet, Bléville, cité ici, pour ne pas nommer la ville maritime reconnaissable, a longuement été gérée par une municipalité communiste. Ce n'est pas un hasard

[TILLIERTON]

Lu hier et apprécié...j'aime bien Cabanes et je n'ai rien contre Manchette...

Vous parliez de la typo style machine à écrire, moi c'est de l'écriture dans les bulles...pas toujours très lisible, j'ai dû relire plusieurs fois pour déchiffrer.
Sinon dessin et couleurs en adéquation avec le sujet, bonne histoire et au moins c'est pas fini en 5mn.

Mais par contre qu'est-ce que c'est que cette fin ???
Là ça m'a carrément gâché ma lecture surtout que je ne connaissais ni le roman ni la version de Tardi...j'ai pas trop aimé ça...

Pour répondre à Morti sur la fin, surprenant ? pas tant que ça. La crise s'est dénouée. Entropie. " Et le reste est silence" William Shakespeare dans Hamlet

[Morti]

Lu hier et apprécié...j'aime bien Cabanes et je n'ai rien contre Manchette...

Vous parliez de la typo style machine à écrire, moi c'est de l'écriture dans les bulles...pas toujours très lisible, j'ai dû relire plusieurs fois pour déchiffrer.
Sinon dessin et couleurs en adéquation avec le sujet, bonne histoire et au moins c'est pas fini en 5mn.

Mais par contre qu'est-ce que c'est que cette fin ???
Là ça m'a carrément gâché ma lecture surtout que je ne connaissais ni le roman ni la version de Tardi...j'ai pas trop aimé ça...

Pour répondre à Morti sur la fin, surprenant ? pas tant que ça. La crise s'est dénouée. Entropie. " Et le reste est silence" William Shakespeare dans Hamlet

Mwais, je ne suis définitivement pas partisan des fins ouvertes ou à comprendre par soi-même...j'aime pas ça...ça sent le "pas fini"...Hermann est un spécialiste pour ça dans Jérémiah...
Même mon libraire m'a demandé hier comment j'avais compris cette fin, c'est dire...
En plus le texte peut contredire l'image donc en fait, on ne sait pas...

Par contre j'ai trouvé que cette histoire ressemble très fort à ce que fait Chabrol au cinéma...

[edgarmint]

Lu, un coup de mou au milieu, notamment dans les dialogues qui tournent un peu en rond et s'écoutent parler, mais sinon, c'est pas mal du tout, la fin, la longue fin, est très réussie. Mais la grande force de cet album, c'est sa mise en couleurs, il y a des séquences avec une de ces atmosphères, impressionnant.

[Pouffy]

Effectivement, je pense également que le point fort de cet album vient de l'ambiance qui se dégage des planches et des dialogues. Le scénario est assez prévisible et convenu. Graphiquement c'est beau mais assez daté. Le tout fonctionne bien.

[Mr Degryse]

Acheté sur les recommandations de mon libraire. Les ratés de conseils personnalisés, cela existe.


Je n'ai pas du tout aimé cet album. Déjà graphiquement c'est hyper statique. Tous les personnages ont un balai ou je pense à faire passer Blake et Mortimer pour des gymnastes. La couleur sauve souvent l'ensemble mais rend aussi plusieurs planches difficilement lisibles.

Je n'ai pas lu le livre de Manchette donc je ne peux pas dire si l'histoire qui me déplait vient de l'adaptation ou de lui. C'est hyper daté. L'histoire a déjà été lu 1000 fois. Cette adaptation avait peut être son utilité en 1980 mais maintenant qu'on a lu en bds des Parker, des Brubaker, cela fait d'un démodé. On devine tout 10 pages à l'avance.

Le pire reste le récitatif. Les voix off sont insupportables et souvent hyper lourdingues et sentencieux. C'est caricatural dans le propos mais sans aucun humour pour faire passer la PILULE. Tout le monde est moche et méchant. C'est glauque mais cela n' aucun intérêt.

1.5/5

[Le Tapir]

C'est drôle, en lisant tes propos je me dis que c'est exactement ce que j'aurais pu écrire en refermant le roman de Patrick Manchette (que j'ai lu cet été)

ps: reste toute de même une belle couverture pour cette BD!!

[lapaille]

Manchette connaissait très bien les Parker, il en a parlé dans ses chroniques de lecture. Son écriture se voulait un peu le contraire des Parker. Si ça ne transparaît pas dans la bd c'est qu'il y a un problème.

De ce que je m'en souviens, Manchette est surtout intéressé par le style, le rythme de la phrase. ça ne m'étonne pas que ça ne donne rien en bd.

[LEAUTAUD]

Intéressantes toutes ces critiques, J.P.Manchette est toujours dans l'actualité, 20 ans après sa disparition.
J'aurai l'album en cadeau ces temps-ci.
Sinon, le style de l'auteur est effectivement proche de celui de Richard Stark(, d'ailleurs il existe une correspondance entre Manchette et Westlake dans les années 70( éditée dans "Polar hors série" de 1997). Les lecteurs actuels de Stark/Westlake s'ajoutent à tous ceux, dont Manchette (et moi, arf !), qui l'avaient découvert il y a près d'un demi-siècle.
La sécheresse factuelle et descriptive, éliminant toute relation émotionnelle, privilégiant le comportementalisme, est la marque de fabrique de Jean-Patrick Manchette. Bien sûr, stylistiquement, il y a beaucoup d'autres caractéristiques dans son écriture référentielle, caustique, procédant par rapprochements abrupts, commentaires en tous genres, politiques et littéraires, etc...un maître !
Dés que j'aurai lu l'album de Doug et Cabanes, je posterai mes impressions de lecture.

[TILLIERTON]

Je constate que ceux qui le dénigrent le font uniquement sur un ressenti personnel mais sans argumenter, et manifestement n'ont jamais réfléchi sur l'oeuvre de Manchette. Et puis "daté", ça veut dire quoi ? Partant de ce principe, tout ce qui est sorti avant une certaine date, en dehors des modes, est forcément" daté". D'ailleurs, les mêmes qui portent ce jugement hâtif, au vu de leurs préférences de lecture sont surtout des amateurs de SF .

[thyuig]

Ce serait marrant de croiser avec les avis réservés aux Manchette adaptés par Tardi.

Pour ma part, je n'ai apprécié ces derniers qu'une fois admis la puissance de l'oeuvre du romancier. CA m'est tombé dessus à un moment et depuis, je le trouve absolument génial (et donc absolument pas daté).

[Mr Degryse]

Je constate que ceux qui le dénigrent le font uniquement sur un ressenti personnel mais sans argumenter, et manifestement n'ont jamais réfléchi sur l'oeuvre de Manchette. Et puis "daté", ça veut dire quoi ? Partant de ce principe, tout ce qui est sorti avant une certaine date, en dehors des modes, est forcément" daté". D'ailleurs, les mêmes qui portent ce jugement hâtif, au vu de leurs préférences de lecture sont surtout des amateurs de SF

Parce que toi tu argumentes peut être......... Qui sont ces fans de SF que tu cites?

De plus, je ne critique pas Manchette que je n'ai pas lu ( et encore je crois que si mais sans souvenir aucun) mais cette adaptation.

[Pouffy]

Et puis "daté", ça veut dire quoi ?

Que l'album aurait pu sortir il y a 30 ans. Ce n'est pas forcément une critique négative mais ça montre bien que l'album n'est pas innovant ni surprenant... à mon sens c'est bien fait, mais c'est très classique.

[silverfab]

Bon, j'en trouve certains un brin difficile quand même...

Certes c'est bavard (et dieu sait que je suis assez allergique au procédé d'habitude) et c'est old school...mais c'est l'idée au départ tout de même.
Et pour le coup on n'est pas volé sur la marchandise puisqu'il est bien question d’adaptation et non d'actualisation.
Ca reste, pour qui aime ça (dont moi) du noir pur jus, bien ficelé et surtout avec un dessin à tomber par terre!

Par contre, concernant les allusions à Parker, je préfère le noir à l’américaine, mais du coup (et malgré les apparences) j'avais la musique qu'il fallait pour remédier à ça:

http://bobd.over-blog.com/2014/09/a-mante-religieuse-fatale-vs-le-doulos.html

[TILLIERTON]

Acheté sur les recommandations de mon libraire. Les ratés de conseils personnalisés, cela existe.


Je n'ai pas du tout aimé cet album. Déjà graphiquement c'est hyper statique. Tous les personnages ont un balai ou je pense à faire passer Blake et Mortimer pour des gymnastes. La couleur sauve souvent l'ensemble mais rend aussi plusieurs planches difficilement lisibles.

Je n'ai pas lu le livre de Manchette donc je ne peux pas dire si l'histoire qui me déplait vient de l'adaptation ou de lui. C'est hyper daté. L'histoire a déjà été lu 1000 fois. Cette adaptation avait peut être son utilité en 1980 mais maintenant qu'on a lu en bds des Parker, des Brubaker, cela fait d'un démodé. On devine tout 10 pages à l'avance.

Le pire reste le récitatif. Les voix off sont insupportables et souvent hyper lourdingues et sentencieux. C'est caricatural dans le propos mais sans aucun humour pour faire passer la PILULE. Tout le monde est moche et méchant. C'est glauque mais cela n' aucun intérêt.

1.5/5

En approfondissant quelques remarques inopportunes:

"Déjà graphiquement c'est hyper statique " et la suite dans la même veine . Bon, je passe. Là, c'est à hurler. Je me demande ce qui permet d'affirmer ça. Et pourtant un maximum de détail, un style que l'on peut qualifier de contemplatif, des jeux d'ombres et de reflets, contredisent ces propos. Partant de là, ce n'était pas la peine d'aller plus loin.

mais le pire est encore à venir avec la remarque: "le pire reste le récitatif, etc...."C'est qu'on n'a rien compris à Manchette ou jamais lu aucun de ses textes. Je préfère penser que c'est la 2ème solution
Le récitatif, qui ne montre jamais, et fait partie de l'oeuvre, est incontournable dans ce cas. En supprimant les textes, ce serait faire perdre la respiration aux images et dénaturer, déstabiliser tout l'ensemble. D'autant que ces textes ont une présence fondamentale et ne sont pas traduisibles par l'image car servant de support, de liant et d'accompagnement à la description graphique
L'argument essentiel et la justification même de cet ouvrage réside dans le fait que Manchette s'avère comme un virtuose du style comportementaliste, excluant par là même toute digression introspective. L'absence de sentiments évoqués laisse le lecteur s'interroger seul sur les sentiments des protagonistes. Cabanes a su remarquablement transcrire celà

[TILLIERTON]

Bon, j'en trouve certains un brin difficile quand même...

Certes c'est bavard (et dieu sait que je suis assez allergique au procédé d'habitude) et c'est old school...mais c'est l'idée au départ tout de même.
Et pour le coup on n'est pas volé sur la marchandise puisqu'il est bien question d’adaptation et non d'actualisation.
Ca reste, pour qui aime ça (dont moi) du noir pur jus, bien ficelé et surtout avec un dessin à tomber par terre!

Par contre, concernant les allusions à Parker, je préfère le noir à l’américaine, mais du coup (et malgré les apparences) j'avais la musique qu'il fallait pour remédier à ça:

http://bobd.over-blog.com/2014/09/a-mante-religieuse-fatale-vs-le-doulos.html

Bien dit, ça : adaptation et non actualisation. Et bien choisi "Le Doulos" de Melville, hommage au cinéma noir Américain avec un certain parallélisme sur cette façon de faire évoluer un personnage, entièrement tourné vers un but, esclave de sa situation d'indicateur.

[Mr Degryse]

Bah arrête de croire que je critique ton chéri Manchette. Comme dit précédemment, je ne critique pas le livre, ni le style de l'auteur qui peut bien passer en roman mais cette adaptation bêtement illustrative.

Tu t'astiques le cerveau devant une phrase comme " les chasseurs étaient six. C'étaient des hommes de cinquante ans et plus, et puis aussi deux jeunes à l'air goguenard". Déjà, je n'y vois rien d'extraordinaire mais ce n'est pas cela qui me dérange. Cabanes se contente d'illustrer cette phrase. Soit le texte suffit. Soit l'image. Les deux cela fait doublon.
Il y a souvent cela dans cette bd.

Je n'en peux plus des bds comme cela. " Rocard tatonna dans sa poche à la recherche d'une cigarette". Paf une image en dessous ou on voit cela. C'est quoi l'intérêt de garder ce texte utile en roman mais ne servant à rien en bd.
L'impression constante d'avoir un gars qui me dit ce que je vois à l'image.

C'est ce type de narration bd qui est datée. Cela me gonfle déjà souvent dans Black et Mortimer. Mais dans une bd de 2014, je trouve cela imbittable.

Pour le dessin de Cabanes, retourne trainer sur un site ou tu as su te rendre aussi indésirable ( et ou tu étais venu geindre de t'etre fait virer d'ici. Mais cela s'était avant ton nouveau pseudo). Demande à Danyel et Kikom de te parler de la dégénérescence du style de Cabanes. Ce n'est pas dans mes cordes. Moi c'est juste, j'aime ou pas.