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Educ'Nat' & Cie II

La politique, la musique, le cinéma, les jeux vidéos et la culture en général lorsqu'elle ne traite pas directement de bande dessinée

Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede the cereal killer » 16/05/2015 10:36

Message précédent :
Je suis tout à fait d'accord avec vous :geek:
Rejoindez la secte du dieu Paracétamol ,hérétiques!!!!!
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Pouffy » 16/05/2015 10:49

guiguiche a écrit:Je pense que c'est l'ouverture vers les classes à 40, notamment au lycée.


Mouai donc ça ne changera rien...
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 16/05/2015 12:30

Pouffy a écrit:
guiguiche a écrit:Je pense que c'est l'ouverture vers les classes à 40, notamment au lycée.

Mouai donc ça ne changera rien...

Je ne suis pas allé voir les arrêtés et décrets correspondants, mais, de mémoire, il y a quand même une petite différence.
Avant la décharge quand on dépassait les 40 élèves était plus importante que celle quand on était entre 36 et 40 élèves.
Maintenant, il n'y a plus de différence, t'en as 36 ou 42, c'est pareil, l'indemnité est identique.
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede ju2959 » 19/05/2015 18:11

Un article avec du recul et zéro parti pris.
http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... _article=2


Je dois reconnaître que ce que la cosecrétaire de mo syndicat ne dit pas que des conneries au sujet du Latin et du Grec, pour lesquels je n'aurai eu aucune pitié (caricaturalement des classes de 7 élèves, toujours très sages et triés sur le volet idem pour les sections euro, avec plus d'élèves mais aucune imprégnation réelle, tout au plus de l'Anglais renforcé): "Tout cela est très idéologique et je crois qu’on est plus là dans l’égalitarisme que dans l’égalité », renâcle la co-secrétaire générale du Snes-FSU, qui estime que ces options ou classes spécifiques permettent de maintenir une certaine mixité sociale au sein d’établissements réputés difficiles"
Elle arrive à me faire changer de point de vue avec cette petit phrase. Pas mal.

Sinon la journaliste aborde les questions qui piquent.
notamment ça:
"La grande difficulté des organisations qui appellent aujourd’hui à la grève est qu’elles n’ont, sur le fond – hormis l’attachement à une organisation du collège construite autour des disciplines –, aucun début d’accord sur une réforme alternative. Aucune ne défend officiellement le statu quo, difficilement soutenable compte tenu des profonds dysfonctionnements du collège que quittent chaque année 140 000 jeunes sans aucun diplôme. Le Snes-FSU prône ainsi la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, soit une extension du collège unique au lycée, alors que le Snalc, classé à droite, promeut l’orientation précoce et donc la fin du collège unique… Un point que ne manquera pas de rappeler le ministère dans le tumulte actuel."


PS: je ne sais pas si l'article est en accès libre. Si besoin je met un "spoiler" avec l'article au complet
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 19/05/2015 19:30

ju2959 a écrit:Un article avec du recul et zéro parti pris.
http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... _article=2
[...]
PS: je ne sais pas si l'article est en accès libre. Si besoin je met un "spoiler" avec l'article au complet

L'article n'est effectivement pas en accès libre. Je veux bien le "spoiler".
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede guiguiche » 19/05/2015 19:32

On ne peut pas le lire en effet. Je ne sais pas si c'est très légal de c/c un tel article ici même avec des balises spoiler.
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede ginzou » 20/05/2015 08:45

Bon ben la grève n'a servi à rien. C'est passé au JO ce matin (NB : c'est du beau foutage de gueule, les rotatives devaient tourner alors que le cortège défilait)

Je crois que l'on va sérieusement se poser le question du Hors-contrat quand mes enfants seront au collège-lycée si rien ne change d'ici là (et pourtant, ma femme est prof. dans le public)

Je pense que vous en avez déjà parlé (flemme de tout lire) mais ces enseignements inter-disciplinaires n'ont (je pense) que très peu d’intérêt et n'ont pas leur place à l'école. C'est aux parents de les inculquer.
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Mr Degryse » 20/05/2015 09:10

Tiens cela me rappelle la réaction quand nous professions de santé avons fait grève. On vous entend mais on en a rien à foutre. Passage en force. Vous la sentez ma réforme.
"Si ce que tu as à dire n'est pas plus beau que le silence, alors tais-toi".
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede noise » 20/05/2015 09:16

Enfin hier les grévistes et les manifestants fallait bien les chercher, y avait pas grand monde!
It's the nexus of the crisis and the origins of storms
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 20/05/2015 09:18

ju2959 a écrit:Tu me demandes comment tu vas faire avec les EPI. Je te propose d'"introduire à la programmation" dans ce cadre (ce qui semble te poser problème), par exemple de fabriquer une application ludique type candycrush en codage Java et SQL, en partenarriat avec ton prof de techno et un prof d'anglais pour comprendre ces langages. Motivant non? Peut-être que tes cancres apprécierons un peu plus les maths, l'anglais et la techno. En étant un peu optimistes, ils seront ptêt un peu plus enclins à les travailler de ce fait. Et tes bons pourront aller beaucoup plus loin.


Un collègue tente d'initier les élèves volontaires et motivés (et ayant plutôt un bon niveau scolaire) à la programmation, après les cours, sur le temps de l'accompagnement éducatif (trivialement, le temps qu'on appelle souvent aide aux devoirs. Au passage, temps qui va être supprimé a la rentrée prochaine dans quasiment tous les collèges !!!).
Et bien c'est pas facile ! [:bru:3] Certains élèves étaient persuadés de créer un Warcraft ou GTA en quelques heures, c'est la grosse déception. La rigueur et le temps que nécessitent la programmation en ont démoralisé plus d'un, et pourtant, mon collègue est vraiment très pédagogue et ce sont des "bons gamins".

J'imagine donc ce que cela donnera en classe entière, avec la barrière de la langue ("comment ça, monsieur, je dois écrire FOR sans T ?") alors que la compréhension du français pose déjà grandement problème, avec des élèves qui, parfois, ne savent même pas écrire leur nom et prénom correctement, qui ne mettent pas une majuscule au début d'une phrase et un point à la fin, etc.

Et je ne parle même pas du fait que la plupart des enseignants ne sont absolument pas formés à la programmation !!! Je caricature à peine en disant que Java, pour certains, n'est que synonyme de danse ou d'île. La formation, à ce sujet, pour les profs de lycée est réduite à quelques heures et, après, c'est, trivialement, "démerdez-vous".

Pour ma part, rien qu'avec le tableur et les algorithmes des différences et d'Euclide, pour trouver le PGCD (programme actuel de 3e), c'est déjà un sacré boulot avec les élèves, alors programmer en java... [:lega]
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 20/05/2015 09:22

Mr Degryse a écrit:Tiens cela me rappelle la réaction quand nous professions de santé avons fait grève. On vous entend mais on en a rien à foutre. Passage en force. Vous la sentez ma réforme.

C'est exactement la réflexion que je me faisais il y a quelques jours et me disais que cela allait finir pareil.
C'est peut-être ça leur vision de "l'égalité"... [:bdgest:2]
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Mr Degryse » 20/05/2015 09:24

Enfin hier les grévistes et les manifestants fallait bien les chercher, y avait pas grand monde!


Parce que le passé a montré qu'avec ce gouvernement ( et on trouve cela bien ou non selon qu'on soit concerné ou non), qu'il y ait du monde dans la rue ou pas, que le pourcentage de la profession en grève soit important ou pas, ils en ont rien à foutre.

On l' a bien vu avec les professionnels de santé et les notaires. Tu sais les gros pourris corporatistes qui se battaient que pour leur pomme ( écho qu'on a aussi beaucoup entendu contre les enseignants)
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede ginzou » 20/05/2015 09:40

Mr Degryse a écrit:
Enfin hier les grévistes et les manifestants fallait bien les chercher, y avait pas grand monde!


Parce que le passé a montré qu'avec ce gouvernement ( et on trouve cela bien ou non selon qu'on soit concerné ou non), qu'il y ait du monde dans la rue ou pas, que le pourcentage de la profession en grève soit important ou pas, ils en ont rien à foutre.

On l' a bien vu avec les professionnels de santé et les notaires. Tu sais les gros pourris corporatistes qui se battaient que pour leur pomme ( écho qu'on a aussi beaucoup entendu contre les enseignants)


Et malgré ça il y avait tout de même 25% de grévistes (selon le gouvernement) ce qui est pas mal du tout (enfin je trouve)
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 20/05/2015 10:00

ginzou a écrit:
Mr Degryse a écrit:
Enfin hier les grévistes et les manifestants fallait bien les chercher, y avait pas grand monde!


Parce que le passé a montré qu'avec ce gouvernement ( et on trouve cela bien ou non selon qu'on soit concerné ou non), qu'il y ait du monde dans la rue ou pas, que le pourcentage de la profession en grève soit important ou pas, ils en ont rien à foutre.

On l' a bien vu avec les professionnels de santé et les notaires. Tu sais les gros pourris corporatistes qui se battaient que pour leur pomme ( écho qu'on a aussi beaucoup entendu contre les enseignants)


Et malgré ça il y avait tout de même 25% de grévistes (selon le gouvernement) ce qui est pas mal du tout (enfin je trouve)

Pour une fois, l'opinion est derrière les enseignants ! 60% des Français approuvent la grève des profs et sont contre cette réforme du collège !!! :bisou:
La réforme n'emporte ni l'adhésion des jeunes (les 18-24 ans y sont opposé à 60 %), ni celle des Français les plus défavorisés (67 %) alors qu'il s'agit d'une réforme à visée « égalitaire ». Et au final, 62 % des Français estiment que cette réforme aura pour effet « de niveler vers le bas le niveau global des élèves ». :violon:
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede adricube » 20/05/2015 12:29

Mr Degryse a écrit:Parce que le passé a montré qu'avec ce gouvernement ( et on trouve cela bien ou non selon qu'on soit concerné ou non), qu'il y ait du monde dans la rue ou pas, que le pourcentage de la profession en grève soit important ou pas, ils en ont rien à foutre.

On l' a bien vu avec les professionnels de santé et les notaires. Tu sais les gros pourris corporatistes qui se battaient que pour leur pomme ( écho qu'on a aussi beaucoup entendu contre les enseignants)


et le mariage des homosexuels (qui, sans même rentrer dans la bataille de chiffres, avait réuni -avant Charlie- le plus grand nombre de manifestants depuis belle lurette)...

mais je suis sur que quand ils seront revenus dans l’opposition les socialistes sauront citiquer le gouvernement de droite qui n'entend pas le message de la rue ...
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede ju2959 » 20/05/2015 13:26

Sergent Garcia a écrit:
ju2959 a écrit:Un article avec du recul et zéro parti pris.
http://www.mediapart.fr/journal/france/ ... _article=2
[...]
PS: je ne sais pas si l'article est en accès libre. Si besoin je met un "spoiler" avec l'article au complet

L'article n'est effectivement pas en accès libre. Je veux bien le "spoiler".

[Révéler] Spoiler:
Réforme du collège : les raisons de la grève

19 mai 2015 | Par Lucie Delaporte

Le débat sur la réforme du collège a largement occulté les vrais enjeux posés par ce texte. Alors qu'une intersyndicale appelle les enseignants à se mobiliser ce mardi, retour sur les points aveugles ou les chausse-trapes d'une réforme censée réduire les inégalités.


Au-delà du débat houleux et souvent hors-sol sur la réforme du collège, les vraies questions posées par ce texte ne sont pas du tout, loin s’en faut, celles qui ont émergé dans le débat public. Le texte, présenté il y a maintenant deux mois en conseil des ministres, suscite en effet des craintes chez les enseignants qui ne se résument pas aux épouvantails récemment brandis sur la mort programmée de « l’excellence à la française ».

Ce mardi, les enseignants de collège mobilisés contre la réforme à l’appel du Snes-FSU (syndicat majoritaire), mais aussi de FO, la CGT, Sud ou du Snalc, qui représentent 80 % du corps enseignant, espèrent faire entendre des questions occultées par les querelles largement artificielles de ces derniers jours.

Le principal changement apporté par la réforme ne concerne pas le latin et le grec, qui a pourtant cristallisé une grande partie des critiques contre le texte, mais le fait qu'à partir de la 5e, 20 % de l’emploi du temps des collégiens seront réservés à un enseignement « interdisciplinaire ». Ces enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI) veulent faire travailler ensemble des enseignants de diverses disciplines sur un projet donné dont ils définiront, en équipe, le contenu. Ces projets devront développer huit thématiques : développement durable ; sciences et société ; corps, santé et sécurité ; information, communication et citoyenneté ; culture et création artistique ; monde économique et professionnel ; langues et cultures de l’Antiquité ; langues et cultures régionales et étrangères.

Le principe de l’interdisciplinarité, défendu de longue date par des syndicats comme l’Unsa ou le Sgen-CFDT, mais aussi des associations comme la Ligue de l’enseignement ou, côté parents, la FCPE, doit permettre de rendre plus concrets les savoirs quand trop d'élèves peinent souvent à trouver un sens à ce qu’ils apprennent. Les enquêtes internationales ont montré depuis des années que les élèves français étaient parmi ceux qui peinaient le plus à mobiliser des connaissances théoriques dans des situations concrètes. Ils sont aussi la plupart du temps en situation passive dans leur classe.
La ministre Najat Vallaud-Belkacem.La ministre Najat Vallaud-Belkacem. © Reuters

Pour ses promoteurs, développer l’interdisciplinarité doit donc permettre de raccrocher les collégiens qui ne voient pas la finalité de leurs apprentissages en les mettant en application au travers de projets concrets. Le ministère, en présentant son projet, a mis en avant les enquêtes de l’Afev (association de soutien aux élèves en difficulté dans les quartiers populaires), qui montrent combien le collège peut être vécu très douloureusement par des élèves largués par des cours jugés trop théoriques. « La raison pour laquelle tant de collégiens disent qu’ils s’ennuient, c’est la passivité dans laquelle les laisse le fonctionnement actuel du collège », affirmait ainsi Najat Vallaud-Belkacem mi-mars. L’autre avantage de l’interdisciplinarité consiste, selon ses défenseurs, à développer le travail en équipe, souvent balbutiant ou inexistant dans certains établissements.

Pour beaucoup d’enseignants mobilisés ce mardi, mettre en avant l’interdisciplinarité comme la réponse à toutes les difficultés du collège tient du mantra ou de la formule magique. Depuis de nombreuses années, l’éducation prioritaire, notamment, a expérimenté cette « pédagogie de projet » avec plus ou moins de bonheur. Si certains enseignants y trouvent leur compte, d’autres dénoncent des dispositifs « poudre aux yeux » qui prennent des heures précieuses aux disciplines et égarent les élèves les plus fragiles, ceux qui ne possèdent pas déjà les acquis fondamentaux. « Nous ne sommes pas opposés par principe à l’interdisciplinarité, mais celle-ci doit être mise en place progressivement et ces enseignements inscrits dans les programmes. Là, les intitulés sont particulièrement vagues, et comme les EPI doivent se faire sur la base du volontariat, nous pensons que beaucoup d’enseignants renonceront à s’y engager pour pouvoir avancer dans leur programme plutôt que de céder leurs heures pour participer à ce qui ressemble souvent à des projets “gadget” », prévient Frédérique Rolet, co-secrétaire générale du Snes.

Selon le texte, adopté à une assez large majorité en Conseil supérieur de l’éducation (51 voix pour, 25 contre et une abstention), les collégiens devront néanmoins obligatoirement participer à deux EPI par an. S’il manque des candidats, qui désignera les « volontaires » ? Le choix des projets mis en œuvre revient au conseil pédagogique où siègent des enseignants désignés par le chef d’établissement. Pour les professeurs opposés à la réforme, ce pouvoir accordé au chef d’établissement est à haut risque. « Nous avons vu comment cela fonctionnait dans la réforme du lycée, le chef d’établissement fait des choix de gestion, en fonction de la disponibilité de tel ou tel enseignant à tel moment, et pas pour l’intérêt véritablement pédagogique de ces enseignements », assure Frédérique Rolet. Les enseignants craignent par ailleurs la détérioration de leurs conditions de travail avec la multiplication des réunions et heures de concertation pour mettre en œuvre ces enseignements (lire ici le blog des éducateurs prioritaires).

« Egalitarisme » et « nivellement par le bas » ?

Cette autonomie des établissements sur ces enseignements interdisciplinaires fait aussi redouter à certains un éclatement du cadre national avec, pour faire court, des enseignements ultra-light et récréatifs dans les établissements difficiles et des projets plus ambitieux dans les collèges « de centre-ville ». Pour le Se-Unsa, qui défend le texte, ce sont précisément les enseignants sur le terrain qui sont les plus à même de définir les besoins réels de leurs élèves. « Quand tout le monde fait partout la même chose, c’est le système le plus inégalitaire puisque tous les élèves n’ont pas besoin du même temps pour apprendre la même chose », affirme Philippe Tournier, secrétaire général du SNPDEN, le syndicat majoritaire des chefs d’établissement.

Enfin, l’absence de formation à ces pratiques pédagogiques est aussi pointée du doigt comme le moyen le plus sûr de faire échouer ces nouveaux enseignements. En l’absence de réel cadre, il paraît assez inévitable que les enseignants tâtonnent les premières années. Sur ce point, le manque criant de moyens dédiés à la formation continue – l’essentiel des moyens nouveaux est consacré aux créations de postes, 4 000 équivalents temps plein pour cette réforme, et ne permet pas d’espérer de miracles.

Sur le fond, la suppression des classes bilangues, des classes européennes ou le coup porté au latin et au grec vont-ils redonner du souffle au principe du collège unique, miné depuis sa création par les filières cachées et les jeux d’options ? C’est ce dont doutent, au minimum, les contempteurs de la réforme. « Tout cela est très idéologique et je crois qu’on est plus là dans l’égalitarisme que dans l’égalité », renâcle la co-secrétaire générale du Snes-FSU, qui estime que ces options ou classes spécifiques permettent de maintenir une certaine mixité sociale au sein d’établissements réputés difficiles. Par ailleurs, certains rappellent que les langues anciennes, compte tenu des faibles effectifs, servent rarement à constituer des « classes » distinctes.

Pour Philippe Tournier, il est aussi un peu naïf de croire qu’en supprimant ces filières élitistes, on résoudra les inégalités à l’œuvre au collège : « Il faut relire Bourdieu. On sait bien que n’importe quel objet – faire du chinois, tel ou tel EPI – peut devenir un objet de distinction », explique-t-il. Beaucoup d’enseignants craignent donc que la réforme ne crée un appel d’air vers le privé de familles qui ne trouveraient plus leur compte dans ce collège par trop « nivelé ».

L’appel à la grève de ce mardi dans les collèges répond aussi à la fragilisation, indéniable, de certaines disciplines. La réforme de l’enseignement du latin et du grec, qui a cristallisé une grande partie des polémiques, vise à faire entrer ces enseignements dans l’un des huit modules interdisciplinaires, « Langues et cultures de l’Antiquité ». Malgré les formules ministérielles défendant « le latin et le grec pour tous », il est évident qu’il s’agit d’un coup très dur porté à ces disciplines qui seront noyées dans des cours de civilisation sur l’Antiquité. Peut-être aurait-il mieux valu que le ministère assume plus clairement ce choix, parfaitement défendable sur le fond, mais de toute évidence beaucoup trop sensible politiquement. Devant la fronde suscitée par ces premières annonces, la ministre a donc promis que les établissements qui le souhaitaient pourraient conserver ces enseignements complémentaires, parallèlement aux EPI, qui perdent néanmoins des heures (une heure au lieu de deux en 5e, deux heures au lieu de trois en 4e et 3e).

L’allemand, boudé par les élèves qui lui préfèrent majoritairement l’espagnol en seconde langue vivante, survit depuis plusieurs années grâce aux classes européennes et bilangues. Leur suppression sera difficilement compensée par l’apprentissage d’une seconde langue dès la 5e. Les annonces du ministère concernant des recrutements supplémentaires l’an prochain dans cette matière laissent donc pour le moins perplexe. Au-delà de la question de l’apprentissage de l’allemand, c’est la pluralité de l’offre en langues qui mérite une politique volontaire si l’on ne veut que des langues comme l’arabe, l’italien, le portugais ne disparaissent progressivement de l’offre de formation au collège.

La grande difficulté des organisations qui appellent aujourd’hui à la grève est qu’elles n’ont, sur le fond – hormis l’attachement à une organisation du collège construite autour des disciplines –, aucun début d’accord sur une réforme alternative. Aucune ne défend officiellement le statu quo, difficilement soutenable compte tenu des profonds dysfonctionnements du collège que quittent chaque année 140 000 jeunes sans aucun diplôme. Le Snes-FS prône ainsi la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans, soit une extension du collège unique au lycée, alors que le Snac, classé à droite, promeut l’orientation précoce et donc la fin du collège unique… Un point que ne manquera pas de rappeler le ministère dans le tumulte actuel.

Amis modos, je peux enlever ça si ça pose problème. Je trouve ça plus simple et moins hypocrite que de partager en MP
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 27/05/2015 14:06

Merci ju2959 pour l'article.

Pour parler un peu du contenu, voici l'analyse des nouveaux programmes de mathématiques par la commission inter-irem (qui sont plutôt des modérés), à lire absolument : http://www.cfem.asso.fr/actualites/CIIC ... le15V4.pdf

Cette analyse rejoint les nombreuses critiques émises. Elle est pertinente, réfléchie, argumentée. Et, enfin, elle pose de nombreuses et réelles questions dont on espère avoir les réponses…
Car, pour le moment, « Les enseignants vont se trouver dans la situation du bricoleur qui ayant acheté un meuble en kit a pour tout mode d’emploi le croquis du meuble monté : on mesure la difficulté ! ».
A noter, au passage, un beau taillage de costard pour le socle commun, avec toutes les incohérences relevées dans les nouveaux programmes ! :diable:
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 27/05/2015 14:11

Une petite vidéo explicative sur la grille horaire :
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Philemon » 28/05/2015 17:48

Est-ce que ça veut dire que les 4 heures qu'il faudra "prélever" pour faire un EPI pourront être décidées librement par chaque établissement ?
Autrement dit, est-ce que certains pourront privilégier de ne jamais taper dans les heures de Maths et préférerons convertir des heures de sport, svt, français... ? Et que d'autres établissements pourront faire le choix au contraire de protéger le français etc.... ?
Bref, ça ne risque pas de "colorer" les collèges: celui-là plutôt matheux, celui-là plutôt littéraire ?
"Je n'accepterais jamais d'entrer dans un club qui m'accepterait comme membre..."

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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede Sergent Garcia » 29/05/2015 09:41

Philemon a écrit:Est-ce que ça veut dire que les 4 heures qu'il faudra "prélever" pour faire un EPI pourront être décidées librement par chaque établissement ?
Autrement dit, est-ce que certains pourront privilégier de ne jamais taper dans les heures de Maths et préférerons convertir des heures de sport, svt, français... ? Et que d'autres établissements pourront faire le choix au contraire de protéger le français etc.... ?
Bref, ça ne risque pas de "colorer" les collèges: celui-là plutôt matheux, celui-là plutôt littéraire ?

Oui à toutes les questions, c'est "l'autonomie" de l'établissement...
Une analyse des EPI :
http://www.reformeducollege.fr/epi

Sinon, l'Académie de Sciences se montre, elle-aussi, très critique, pour ne pas dire cinglante, envers les nouveaux programmes qu'elle ne trouve pas satisfaisants :
http://www.academie-sciences.fr/pdf/rap ... 270515.pdf
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Re: Educ'Nat' & Cie II

Messagede adricube » 29/06/2015 07:37

Une petite question pour les enseignants du forum : dans l'école de mon fils, dans une classe de CP, se trouve un enfant (de 6 ou 7 ans donc) qui se soumet au jeûne diurne du ramadan.
Sachant qu'aujourd'hui, où il ne fait pas encore trop chaud, est prévue une petite randonnée de 5 km ; sachant que les températures annoncées pour le milieu de la semaine devraient dépasser les 40° ; comment les enseignants peuvent ils gérer ça ? peuvent ils refuser l'élève au vu du risque que celà représente ?
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