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Baron Rouge

22/04/2013 20 planches

Quels points communs existe-t-il entre Adamson et Baron Rouge ? Les auteurs, évidemment, Pierre Veys et Carlos Puerta signant leur deuxième série ensemble. Mais aussi l'époque à laquelle le récit se déroule, le début du XXème siècle. Est-ce à dire que le style du dessinateur, presque photographique, convient parfaitement à cette période de l'Histoire ? Voici quelques éléments de réponse recueillis lors d'un entretien dans lequel les raisons de l'arrêt brutal d'Adamson, après trois tomes, sont également évoquées.

Comment est né le projet du Baron Rouge ?

Pierre Veys : J'ai beaucoup aimé l'esthétique des scènes de guerre dans Adamson. Nous avons fait aussi Berlin en 45 dans Emergency 1, et Venise en 1918 dans Emergency 2. Le résultat était stupéfiant. J'ai donc proposé Baron Rouge à Carlos, avec gourmandise.

Carlos Puerta : Après avoir fait chez Zéphyr les deux histoires courtes dans Emergency 1 et 2, Pierre et moi, avons parlé de la possibilité de faire une autre histoire plus longue chez Zéphyr, car Alex (l'éditeur) était intéressé par notre travail. Il est clair qu’il aime le monde de l’aviation, alors j’ai pensé immédiatement au Baron Rouge. Le sujet me plaisait beaucoup, et le personnage était passionnant, de telle façon que, à la fin, j’ai fini, comme toujours, en faisant quelque chose d’époque. Conclusion : beaucoup de travail, trop de documentation et peu de temps, mais un grand plaisir. Et, comme d’habitude, Pierre avait pensé la même chose. 

Comme Adamson, l’histoire se déroule au début du 20e siècle. Est-ce une période qui convient bien à votre style de dessin ?

CP : Oui, bien sûr. Je crois que, à cause de mes influences, mon style convient parfaitement à ces histoires. Toute ma vie, j’ai bien aimé les histoires d’époque (le London victorien, les premières décennies du XXème siècle et leurs désastres, etc...) et jouer avec l’Histoire en mélangeant des faits réels et des éléments fantastiques. Ces histoires m’ont toujours poursuivi. En fait, grâce à mon style, j’ai pu illustrer tous les romans classiques que j’avais imaginés ( « Vingt mille Lieues sous les mers », « Fu-Manchú », « Zorro », « Le livre de la jungle », etc.).

Quelles sont donc ces influences en termes de dessinateurs ou d’illustrateurs ?

CP : C’est une bonne question, qui aide à exprimer pourquoi mon style convient assez bien à ces histoires. Mes influences viennent surtout de la Peinture, et concrètement, de la Peinture historique espagnole du XIXème siècle (F. Pradilla, Casado del Alisal, Ulpiano Checa, Benlliure, José Segrelles, etc.) et de l’illustration américaine du début du XXème siècle (N. C. Wyeth, Leyendeker, Dean Cornwell, Coubert, Fawcett, Joseph Clement Coll, etc.). Voilà les coupables. Après, la découverte d’autres auteurs de BD (Windsor McCay, Alex Raymond, Ray Moore, Hal Foster, Jean Giraud, Hermann, etc.) ont fait que je souhaitais raconter mes histoires en utilisant la BD. Ce sont seulement des influences de formation, puisque je suis autodidacte. Je ne crois pas qu’on puisse déterminer une influence précise de mon style, et, je n’ai jamais laissé les auteurs qui me plaisaient, interférer avec mon propre style.

Comment travaillez-vous avec Pierre Veys ? Chacun de vous reste-t-il dans son propre domaine ou participez-vous également au scénario ?

CP : Je suis très à l’aise en travaillant avec Pierre. On parle de ce qu’on veut faire, de l’idée qu’on veut raconter, et après, Pierre m’envoie un scénario technique avec des indications assez simples, me laissant toute liberté pour faire le découpage. En plus, il m’envoie aussi la documentation qu’il a trouvée en écrivant, et je l’ajoute à celle que j’ai obtenu de mon coté. Le travail de recherche, la documentation, c'est ce qui'il y a de plus lourd avant même de faire les crayonnés ( des avions, des uniformes, des armes, des localités, etc...).

Votre personnage ressemble-t-il trait pour trait à Manfred Von Richthofen ou avez-vous pris des libertés avec celui-ci ?

PV : Baron Rouge est une histoire alliant l'historique au fantastique. En dehors des pouvoirs surhumains qu'il possède, le personnage a tout à fait le caractère de Richthofen, tel qu'il se décrit lui-même. Par exemple, il était impatient de ressentir le plaisir qu'on pouvait avoir en passant une épée dans le corps de quelqu'un. Un esprit curieux, quoi.

Comment vous êtes-vous documenté sur les différents avions utilisés pendant cette période ?

CP : Avec beaucoup de difficulté. Je ne sais pas comment font les autres auteurs. J’ai trouvé des livres intéressants, mais bien qu’ils aient des photos d’époque, c’était très difficile d'extraire les éléments car ces images avaient une très mauvaise qualité. J’ai regardé quelques films, mais en étant très vigilant, puisque, le plus souvent, le cinéma prend des libertés avec la documentation. J’ai aussi trouvé des maquettes et des modèles que quelques passionnés construisent et font même voler. Cependant, il y a eu des avions dont je n’ai pu voir les détails de construction.

Le soin particulier apporté à l’objet (qualité du papier, couverture glacée…), est-ce une demande de votre part ou le choix de l’éditeur ?

CP : Je suis très attentif aux détails qui influent sur la qualité de l'album : le dessin de la couverture, le logo, le choix de la typographie dans les bulles, etc. À mon avis, tous les ingrédients qui font partie d’une planche, ont une influence sur la narration. Alex nous a demandé notre avis sur le papier de la couverture et je lui ai donné mon idée (avec l’accord de Pierre), qu’il a approuvée. Pour le papier des pages intérieures, Alex nous a proposé plusieurs options et on a choisi le papier photographique.

Quelles sont vos techniques de mise en couleurs ?

CP : Ce sont des techniques mixtes. J’ai toujours utilisé beaucoup de techniques de peinture, et pour mes albums, j’ai choisi l’aquarelle. Cependant, les techniques de colorisation par ordinateur, attiraient beaucoup mon attention.

Dans l’album « La maison de Pollack Street », j’ai commencé à mélanger les deux techniques et j’ai découvert un programme appelé « painter » qui m’a semblé incroyable, car il me permettait de peindre de la même manière intuitive qu'avec la peinture traditionnelle, en remplaçant l’eau et les pinceaux par une « wacom ». C’est vrai que c’est un programme complètement intuitif, fait par des peintres. Comme je dis toujours, sans une formation préalable, sans une connaissance profonde de la couleur, de la peinture, et de la lumière, on ne peut pas en faire grand-chose. Une connaissance complète de tout cela constitue le complément parfait pour profiter au maximum d' un programme comme « painter ». En plus, une maladie aux yeux m’a obligé à diminuer la peinture traditionnelle pour favoriser la digitale. La technique picturale a évolué, donnant un mélange (par exemple, dans la couverture du premier tome d’Adamson où seul le personnage principal est peint avec la technique digitale ).

Quel produit Wacom utilisez vous ?

Une Wacom Intuos A4 avec un écran Apple cinema display de 30''.

En combien de tomes est prévu Baron Rouge ? À quel rythme de parution ?

PV : C'est un roman, donc il devrait y avoir au moins 6 ou 7 tomes. Et le rythme est d'environ un par an, si Carlos renonce définitivement à dormir la nuit.

Adamson T.3 P45

Qu’en est-il d’Adamson ? Pour quelles raisons les éditions Delcourt ont-elles décidé d’interrompre la série ?

PV : En cours de tome 3, j'ai demandé à l'éditeur si je commençais à travailler sur le 4. Il m'a dit qu'ils allaient y réfléchir. Ne voyant rien venir au bout de plusieurs mois, on a embrayé directement sur Baron Rouge. Adamson est toujours en vente chez Delcourt. Le tome 3 était épuisé, mais il a été réimprimé en octobre dernier.

CP : On ne le comprend pas très bien. Adamson a commencé son chemin chez Robert Laffont, et après, la série a été achetée chez Delcourt. Elle a reçu, en général, des bonnes critiques et elle a gagné le Prix Éléphant d’or Coup de Cœur au Festival de Chambéry, et a été nommée au Prix Le Bédélys d'Or au Festival canadien à Quebec , même si elle n’a eu presque aucune publicité et qu'il est difficile de la trouver dans les magasins. J’ai souffert d’une grande déception, car je suis convaincu que c’est une série très bien faite et qu’elle mériterait de continuer.

Peut-on espérer découvrir le quatrième tome chez un autre éditeur ?

PV : On y pense fortement, mais on n'a pas encore fait de démarches. Si un éditeur est intéressé, il peut me contacter à pierreveys@free.fr

CP : Ce serait bien ! Je le souhaite, surtout pour les lecteurs qui ont bien aimé la série. Pierre a encore beaucoup de surprises cachées pour son héros.

Avez-vous d’autres projets de bande dessinée ?

CP : Il y a toujours de nouveaux projets, mais, malheureusement, il n’y a pas de temps pour les faire. Je fais un album par an. Ce serait autre chose si je faisais seulement les crayonnés. Svp, j’ai besoin de ce clone, c'est urgent !!!

PV : Et si le clone de Carlos renonce définitivement à dormir la nuit, on pourra envisager une troisième série.

Propos recueillis par Laurent Gianati

Informations sur l'album

Baron Rouge (Puerta)
2. Pluie de Sang

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