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SERVITUDE

24/12/2008 26 planches

En 2003 Bourgier et David faisaient une entrée remarquée dans la BD avec Live War Heroes, chronique acerbe et futuriste de la téléréalité. Deux ans plus tard ils revenaient en force avec Servitude, univers médiéval fantastique d’une grande richesse où les intrigues de palais se mêlaient avec bonheur à une geste épique aux enjeux incertains. Aujourd’hui Servitude revient en nous plongeant de façon magistrale dans l’univers des Drekkars, prélude à un choc de civilisations annoncées. Sans doute l’une des BD de fin d’année à ne pas manquer et l’occasion d’un coup de projo avec interview d’Eric Bourgier.

INTERVIEW ERIC BOURGIER La fantasy mise à part, quelles sont vos influences ?
 
C'est assez vaste, donc essayons une approche par thème.  
Au cinéma, un peu de tout : ça va de Kurosawa ou Tran Anh Hung (pas seulement pour faire bien) à des films beaucoup plus grand public ( Blade Runner, Indianna Jones etc.) voir edes série B, en passant par le cinéma français et le format série (The Wire / Sur écoute…). Bref un peu de tout du moment que ça me plait (comme tout le monde).  
Musique : là aussi c'est assez varié. Pour les moments de boulots, le plus souvent du classique, en particulier du baroque et de la musique de chambre. Je reste plus hermétique aux grandes formations. Ou pas mal de reggae et surtout toute la période funk/rock des 70's. Egalement quelques artistes comme Keziah Jones.  
Livres : j'ai commencé par la S.F. comme pas mal d'ado. Bien que je n'en lise pratiquement plus, ça reste de magnifiques souvenirs de lecture. A l'heure actuelle  je penche plutôt vers le roman noir américain et le polar (Jim Thompson, Westlake, Fante, Bukowski, Manchette, Pouy... etc). Je reste encore attaché à la fiction.  
Sculpture /peinture : bien que je ne cours pas les expositions tous les week-end, les "arts classiques" sont une réelle influence pour mon boulot, en particulier la sculpture quelles que soient les époques.  
Bande Dessinée : là, en revanche, le bât blesse un peu, car j'en lis très peu voire.... Il y a quand même certains auteurs qui ont été pour moi des révélations, comme Bourgeon ou Michetz.  

Couverture T.2

Pour créer un univers cohérent, l'usage veut que l'auteur crée une myriade de détails qui n’apparaissent pas forcément dans l’œuvre. Outre l’architecture tangible des Géants, ça a l’air d’être particulièrement le cas de Servitude ?
 
C'est surtout le cas dans le tome 2. Ensuite, je pense que chaque dessinateur procède de manière différente. Moi, j'ai besoin de temps et de maturation. Travailler sur la cohérence dans un monde de fiction m'apparaît indispensable car même si le lecteur ne regarde la case que quelques secondes (parfois une ou deux !!), un travail cohérent laissera une impression, un ressenti. Et c'est sur cette impression qu'il faut travailler. Après, le dessin n'est là que pour servir une histoire et n'a pas plus d'importance que ça. Du coup, il est indispensable de ne jamais sacrifier la narration au beau, qui ne l'est pas souvent, ou céder à un coté encyclopédique. Bref, le dessin ne doit pas se mettre en avant aux dépens de l'histoire. On retrouve ce parfait équilibre dans Les Compagnons du Crépuscules et en général dans le travail de Bourgeon.  
 Dans le même ordre d’idée, la carte au début du tome 1 est un plaisir esthétique ou l'annonce de voyages futurs dans toutes les régions dans les albums à venir ?
 
La carte illustre cette recherche et sert cette impression de cohérence.  La géographie du monde a évidement une influence sur le déroulement des événements (distance, fleuves etc.). Mais l'histoire de Servitude n'est pas le Guide du routard et nous irons quelque part dans le monde uniquement là où cela est nécessaire.  

La civilisation de chaque région est-elle déjà clairement définie ou vous reste-t-il à l’inventer pour les prochains tomes ?

Tatouages
La plupart des choses sont déjà pensées . Mais il faut rester souple et trouver des bonnes idées au dernier moment n'est pas négatif, au contraire, car ce sont celles qui ont le plus de temps pour s'affiner. Je fais de moins en moins de recherches sur papier ce qui ne veux pas dire que je ne cherche pas. Je mets environ deux ans pour réaliser un album mais ce temps est important car chaque semaine permet de mieux cerner son sujet.  

Les civilisations disparues sont des thèmes récurrents de la Fantasy, paradis perdus, décadence, fragmentation des pouvoirs, quel sens a celle de Servitude ?
 
Tout d'abord, aucune n'a réellement disparues, mais les civilisations de Servitude sont en constante évolution. La civilisation des géants n'a pas vraiment disparue car elle a donné celle des Fils de la terre.  
Le monde de Servitude est un monde très jeune et l'époque que nous racontons est justement celles des mythologies et des vielles civilisations.  
Comment est venue l'idée de cet empereur, puissant dans sa nudité ?
 
Cela s'est un peu imposé de soi même. L'empereur a toujours été là et est une icone, un concept.  
Le peuple drekkars en général n'a pas la même pudeur que les fils de la terre, mais pour l'empereur cela va encore plus loin car il sublime la nudité et la puissance, il est fier de l'exposer alors les autres drekkars portent nus de manière naturelle. Vous pourrez noter également que contrairement aux autres drekkars, il ne porte pas de tatouages.  
Apres je ne peux pas tout dire ca casserais la magie...  
 
En parlant de mystère, une double page énigmatique dans le désert ponctues les deux premiers tomes. Pouvez vous nous en dire plus ?
Il s'agit des riddraks qui vivent encore libre dans le désert, voila ce que je peux dire. Patientez....
 
Dans l’expo que vous proposez sur BDGest', vous nous montrez des bustes, une armure… Quelle est l’influence réelle de ces objets sur le dessin ?
 
Les bustes, armures et maquettes me permettent de sortir du dessin et de ses tics. En plus du plaisir, ils me permettent, de manière ludique, de trouver des choses que je n'aurais pas trouvées en dessin. Donc si la question est "confort ou nécessité ?", les deux mon capitaine ! En revanche, cela me permet seulement de "trouver" certaines choses et je ne m'en sers pas de modèle.
 
 D’ou vient cette armure « dont le riche attirail lui donnait l’air vainqueur » ?
 
Un peu de fil de fer et une tige filetée pour la cote de mailles, du lino collé/peint pour le reste et pas mal d'huile de coude. Elle va me servir comme base de design pour le tome 3 où l'on voit l'armée de Garantiel.  
   
Un album tous les deux ans et demi, ça ne nourrit pas son homme. Allez-vous accélérer le rythme de parution sur Servitude ? Avez-vous d'autres projets au feu ?
 
La BD évolue avec le monde qui l'entoure et de ce fait, deux ans pour un album parait le bout du monde. Ce qui laisse penser à certains lecteurs que les auteurs se tournent les pouces. Moi, cela me parait raisonnable et chaque mois m'est nécessaire pour arriver au résultat final. Evidemment, il ne me faut pas deux ans de dessin réel mais il faut savoir ce que l'on veut. Nous essayons, Fab et moi, de présenter un travail cohérent et, j'espère de qualité, au lecteur.    
Du coup je ne suis pas Rockefeller mais je me débrouille... Après deux ans passés à travailler sur d'autres personnages que les protagonistes du tome 1, comment appréhendez vous vos retrouvailles avec eux dans le tome 3 ? J'attends avec impatience les retrouvailles. En fait, même si je ne les ai pratiquement pas dessinés pendant deux ans, ils ont évolues de leur coté et je suis curieux de voir où ils en sont.  
De plus techniquement c'est plus simple que de repartir de rien comme le tome 1 et 2.

Lithographie

Propos recueillis par Stéphane Farinaud