A
u milieu du XVIIe siècle, en Chine, la dynastie des Ming voit s’éteindre les dernières flammèches de son règne tandis que les Qing s’imposent sur fond de crise. Quand l’Empereur interdit les arts martiaux, sept chevaliers armés de sept épées de légende se dressent contre cet ordre. Chimère, Infini, Nimbe, Transcendance, Divinité, Firmament et Rédemption, chacune de ses armes correspond à un état d’esprit, chacune est liée intimement à l’histoire du guerrier qui la brandit.
A l’occasion du lancement de sa collection Grafiq qui regroupera les travaux d’illustration de plusieurs auteurs chinois, Xiao Pan publie Seven Swords (prelude), un art book directement inspiré du film du hongkongais Tsui Hark réalisé en 2005. Préquelle composée de sept courts récits, l’album met en scène les héros alors qu’ils mènent chacun de leur côté le combat contre les forces qing et apprennent à maîtriser la puissance de leurs épées respectives. Si les histoires en elles-mêmes n’ont rien d’exceptionnel, elles permettent du moins de découvrir certains manhuaji et d’en retrouver d’autres dont les œuvres sont déjà parues chez Xiao Pan. C’est également l’occasion d’apprécier leurs talents de coloristes ou d’infographistes pour ceux dont ne connaissait que le travail en noir et blanc, comme Song Yang (Wild Animals, Matous et pingouins ) et Yan Kai (Histoires courtes).
En effet, Seven Swords (prelude) séduit surtout par ses très belles planches. Les cases de Niu Tongwue, entièrement bleu sombre sur lequel gicle le rouge sang, n’ont rien à envier à celles plus claires et lumineuses de Guang Zu. Le travail de Jian Yi (Five colors) et de Lu Ming (Mélodie d’enfer) rappelle celui d’un Benjamin au niveau de la maîtrise de la palette graphique. Dans des styles très différents, le dessin de Yan Kai marque toujours les traits et les détails tout en se parant de couleurs sépia, tandis que Yuki Mitani a recours à l’aquarelle pour mettre en scène Fu Quingzhu et son épée Rédemption, ce qui tranche complètement avec les autres histoires.
Pour parachever le tout, l'album s'ouvre sur une préface de Tsui Hark et propose une série de croquis préparatoires du réalisateur ainsi que diverses illustrations montrant les sept chevaliers et leurs armes respectives par Weng Ziyang et Jiu Ge, et l’affiche de Seven Swords faite par Benjamin. Ce premier art book est plutôt réussi et plaira aux amateurs du film !
Je n'ai pas vu le film du même nom de Tsui Hark. Je ne vais pas alors faire de comparaison, chose à laquelle je me suis malheureusement habitué. L'avantage est d'avoir alors un oeil neuf pour apprécier la qualité d'une oeuvre. Visiblement, cette bd serait une sorte de préquel au film c'est à dire un prélude.
Je dois dire que j'ai été immédiatement séduit par le dessin ainsi que la colorisation. Les scènes de combat sont magnifiques. Souvent, elles m'apparaissent incohérentes. Or, ce n'est pas le cas en l'espèce. Il y a comme une harmonie du mouvement qui confère une réelle beauté. Un gros reproche cependant : la qualité ne se retrouve pas dans les différents chapitres puisque réalisés par sept auteurs différents.
Pour l'histoire, nous sommes sous la dynastie chinoise des Ming au XVIIème siècle lorsque celle-ci était en perte de pouvoir. Il est question de 7 épées qui est le symbole de l'arme traditionnelle. Celles-ci possèdent un pouvoir particulier que devra maîtriser chacun des personnages. C'est intéressant de les découvrir au fil de ces 7 chapitres même si on pourra reprocher une certaine brièveté du récit.