À la pointe nord de l’île indonésienne de Sumatra, Banda Aceh fut l’épicentre du séisme du 26 décembre 2004, et la première ville touchée par le tsunami dévastateur qui s'apprêtait à déferler sur toutes les côtes de l’océan Indien, frappant durablement l’imaginaire collectif de ses images apocalyptiques. Ravagée par des lames de vingt mètres de haut, avec plusieurs dizaines de milliers de morts, la région allait payer le plus lourd tribut au cataclysme.
L’aide internationale afflua aussitôt, et parmi les secours se trouvait Elsa Mataresse, accourue soigner les rescapés du désastre. La jeune Française cessait pourtant de donner des nouvelles après quelques mois sur le terrain, et ne devait finalement jamais réapparaître. Neuf ans plus tard, son frère cadet débarque à son tour sur place, en quête de réponses. D’abord au lac Toba, où il se lie avec Jessie, une jolie Papoue plutôt délurée qui va l’accompagner dans ses recherches, puis dans l’archipel enchanteur des Banyak, Romain suit la piste empruntée des années auparavant par sa sœur, multipliant les rencontres et découvrant graduellement cette ainée qu’il a si peu connue.
Malgré des biais scénaristiques un brin convenus (le héros occidental en quête de lui-même, la troublante beauté exotique, les superstitions locales…), Stéphane Piatzszek dresse un portrait vivant et sensible de cette terre meurtrie, réussissant à transcrire l’ampleur du traumatisme, sans misérabilisme ni didactisme. Au contraire, l’émotion passe ici par des témoignages épars, de fugaces réminiscences, des instantanés figés… Car si la toile de fond est bien la Sumatra étrillée par les éléments, la trame principale s’attache avant tout aux pas que Romain met dans ceux d'Elsa. Quelques figures pittoresques, un doigt de mysticisme, un zeste de lyrisme, autant d’ingrédients qui portent l’intrigue vers une conclusion d’une rare poésie.
Habitué à faire voyager son lecteur par de somptueuses peintures débordant de couleurs (Abdallahi, Jeronimus), J.D. Pendanx adopte ici une manière plus lâchée, un dessin sur le vif servi par de profondes teintes aquarellées, propice au dépaysement.
Sans en avoir la profondeur, Tsunami s’inscrit dans la continuité d’un Kililana Song, par sa grâce formelle en parfaite adéquation avec le sujet, comme par la confrontation réussie entre tradition et modernité.
C'est clairement le genre de bd et d'histoire initiatique que j'aime bien. Il ne sera pas directement question du tsunami mais d'un jeune homme de 24 ans qui recherche sa soeur disparue en Indonésie neuf ans plus tôt alors qu'elle aidait les victimes de la catastrophe.
J'ai repéré des planches magnifiques avec des décors superbes. Beau dessin et couleur superbe décrivent une nature luxuriante mais parfois imprévisible. On voit d'ailleurs encore les stigmates de ce terrible drame qui a coûté la vie à tant d'êtres humains.
Les auteurs ont évité la sensiblerie et tout misérabilisme ainsi que tous les clichés du genre. Je m'attendais à autre chose et j'ai plutôt été agréablement surpris par le sens de cette histoire plutôt captivante. L'incursion du fantastique sans crier gare ne m'a pas paru incongrue. C'est un récit plutôt riche. En conclusion, un très beau one-shot qui mérite votre attention.
Il y a quelque chose d’irrésistible et de fascinant dans cet album. Et cela tient d’abord aux magnifiques dessins et couleurs "carnet de voyage" de J.D. Pendanx ; voyez la couverture ! Ensuite, l’irruption du fantastique à la fin est plutôt inattendue et très bien amenée. Loin de faire basculer l’histoire dans le surnaturel, il en renforce au contraire la dimension humaine en la nappant d’une étrange poésie et fait surgir l’émotion où l’on ne l’attend pas.
En revanche l’ensemble du récit, trop court, demeure un peu déséquilibré. Les personnages manquent de fond, les situations paraissent parfois artificielles et quelques ellipses viennent hacher le rythme…
Ce n’est donc pas parfait mais j’en conseille vivement la lecture pour se faire son idée.
Ce qui m'a plus ce n'est pas vraiment le scénario, certes très prenant, mais dont on devine assez rapidement la fin. Non, ce qui m'a séduit, renversé, illuminé, époustouflé, ce sont les magnifiques planches ainsi que les très lumineuses et envoûtantes nuances de couleurs. Un travail de très haut niveau qui nous plonge littéralement dans l'archipel indonésien. On a vraiment l'impression de partager l'aventure avec les personnages. Un dépaysement total et renversant.
Le récit émouvant d'un jeune frère à la recherche de sa sœur medecin 9 ans après le Tsunami. Des rencontres, de l'humour, de belles images, un mélange de beauté, de misère, de lumière, de mer, une quête physique et mystique, et une fin realiste et apaisée, au totale une lecture à recommander.
Des planches magnifiques
Une fin presque prévisible, mais on reste quand meme sur le cul.
On verse presque une larme dès les premières pages.
Un univers chaotique mais des décors superbe.
Un titre renversant, un scénario bouleversant.
Un gros coup de coeur