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H ouston, 1967, d'un côté, les Blancs, de l'autre, les Noirs. Père de famille à l'esprit ouvert et journaliste pour une télévision locale, Jack est chargé de couvrir les événements qui enflamment les deux communautés. Malgré de nombreux reproches de sa rédaction, il établit des liens de confiance avec Larry, l'un des organisateurs de la lutte pour les droits civiques. De graves incidents vont mettre cette amitié naissante à rude épreuve.

Le scénario, basé en grande partie sur des faits réels, plonge le lecteur dans un épisode sombre du passé des USA. Loin des grands évènements comme les marches sur Washington ou les célèbres discours de Martin Luther King, Le silence de nos amis témoigne, avant tout, de la vie quotidienne texane durant la fin des années soixante. La construction du récit est spécialement bien pensée. La narration, pratiquement dédoublée, se partage entre les enfants et leur compréhension innocente du monde et celle des adultes, évidemment plus sombre et violente. Cette double vision confère une profondeur étonnante au propos. De plus, les auteurs évitent tout manichéisme dans leur démarche. Larry, tout particulièrement, exprime bien les doutes et les hésitations dans lesquels se trouvaient les meneurs de la cause noire : continuation de la lutte non-violente alors que cette dernière semble s'enliser ou radicalisation telle que prônée par les Black Panthers ? Peut-on faire confiance ne serait-ce qu'à un seul Blanc, l'ennemi de toujours ? Malgré l'envergure nationale de ce combat, Mark Long et Jim Demonakos ont eu l'intelligence de rester concentrés sur leur petit microcosme, ils offrent ainsi une image vivante et précise de cette époque.

L'ombre de Will Eisner flotte sur l'approche graphique de Nate Powell (Swallow me whole). En effet, le dessinateur reprend à son compte une bonne partie des « recettes » de mise en page imaginée par le créateur du Spirit. Heureusement, l'artiste évite toute forme de pastiche, son trait est suffisamment sûr pour que ses emprunts restent uniquement en arrière-plan. Le résultat est des plus probants, notamment grâce à un admirable travail de reconstitution. Le moindre détail, de l'architecture aux vêtements, en passant par l’ameublement et les véhicules respire l'authenticité. Sans user d'un réalisme parfait dans la manière, Powell réussit à retranscrire exactement l'atmosphère de la plus grande ville du Texas.

Témoignage touchant et très bien documenté, Le silence de nos amis est chaudement recommandé, particulièrement aux amateurs de l'histoire contemporaine des États-Unis.

Par A. Perroud
Moyenne des chroniqueurs
7.0

Informations sur l'album

Le silence de nos amis

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L'avis des visiteurs

    Erik67 Le 04/09/2020 à 14:57:33

    Martin Luther King avait dit qu'au bout du compte, on ne se souviendra pas des mots de nos ennemis mais du silence de nos amis. C'était sans doute prémonitoire. Ce titre très remarqué aux USA lors de sa sortie nous raconte un événement ayant eu lieu pendant le mouvement des droits civiques à Houston au Texas en 1967.

    On va s'intéresser au quotidien d'une famille blanche dont le père est journaliste cameraman et un des organisateurs black du mouvement en pleine émergence. Le récit ne décollera véritablement que dans sa dernière partie. Le dessin me fait penser à celui de Will Eisner dont j'aime bien la patte.

    Au final, c'est un témoignage assez poignant et authentique de ce que fut ce long et difficile combat pour l'égalité des droits entre tous les hommes aux Etats-Unis.

    mome Le 29/04/2012 à 00:45:44

    L’auteur, Mark Long, nous offre une autobiographie romancée issue de ces souvenirs d’enfance. A travers le regard de son père et de sa famille (blanche), l’auteur nous envoie dans les sixties américaines, à Houston, au moment de la guerre froide, de la guerre du Vietnam, de la conquête spatiale et de la lutte contre la ségrégation raciale. Son père, Jack, journaliste pour une télévision locale, est chargé de suivre les évènements raciaux. Il noue des relations avec Larry, un des leaders du mouvement contestataire pacifique de la ville.

    La grande force de ce témoignage est de rester neutre, de décrire sans prendre partie. Le racisme qui gangrène cette Amérique éclate dans toute sa laideur tant il paraît inscrit dans l’ordre des choses. Il s’affiche bien sûr à travers la violence physique (injures, « accident » de vélo dont la fille de Larry, percutée par une voiture, est victime, violences policières) mais de manière encore plus forte, car insidieuse, dans l’organisation de la société où les deux races s’ignorent totalement. La scène où les enfants de Larry et Jack se rencontrent pour la première fois et se découvrent en se touchant les cheveux en particulièrement troublante derrière son caractère drôle et enfantin.

    La justesse du propos se retrouve également dans les doutes qui traversent les personnages : Larry qui s’interroge sur la portée du mouvement, la radicalisation prônée par les Blacks Panthers, Jack qui subit des pressions de son responsable hiérarchique, qui ne vient pas au secours de Larry lorsque ce dernier est tabassé par la police.

    Le récit est porté par le dessin noir et blanc de Nate Powell. Il ne cherche pas le réalisme mais l’authenticité en recréant l’atmosphère de cette époque. Il y parvient grâce au soin apporté à la reconstitution des décors et son travail sur l’expressivité des personnages.

    Loin des grands discours, ce récit touche par sa proximité, parce qu’il rappelle que la lutte contre l’injustice n’est pas faite que de grands combats, qu’elle est possible si l’on s’ouvre à l’autre et si l’on brise le silence. Pas sûr que le message soit encore bien passé de nos jours…