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Donjon Potron-Minet -99. La chemise de la nuit

24/04/2008 11335 visiteurs 8.1/10 (12 notes)

Q u'est-ce que le Donjon ? Quatre tours noires, dont la plus haute est visible à dix jours de marche ? Non, pas encore. Seule existe pour le moment une tour grise visible à trois heures de marche, où les courants d'air empêchent les rats d'indisposer les cafards. C'est la demeure du Seigneur de Cavallère, et c'est le vestige d'un temps révolu, celui des grands royaumes. Place aujourd'hui à la civilisation galopante, incarnée par la fière Antipolis, aux mains de l'oncle infirme de Hyacinthe de Cavallère, futur Gardien du Donjon.

Toute la thématique de ce tome -99 repose sur cette opposition entre le passé, personnifié par l'orgueilleux chef de guerre qu'est le père de Hyacinthe, et l'avenir, représenté par son oncle, rejeté par sa famille et devenu immensément riche et puissant, sorte de self-made man avant l'heure. Pris entre deux feux, le jeune homme à la naïveté désarmante va tenter de concilier ces deux influences contraires pour n'en garder que le meilleur : ou comment parler d'honneur et de duels à la loyale dans un monde où, déjà, la corruption fait rage. La candeur du jeune héros, qui s'érige en justicier nocturne, se heurte donc à un milieu où tout n'est que magouilles, mensonges, meurtres et chantages, où l'ambition dévorante de quelques-uns se réalise au détriment d'une masse laborieuse priée de se taire, seulement récompensée par quelques réjouissances dont le carnaval d'Antipolis n'est pas la moindre. Véritable bacchanale, celui-ci sera pour le jeune garçon l'occasion de se frotter à la rudesse des habitants de la ville.

Ce monde en pleine évolution, porteur d'espoirs en termes de science et de technique, part sur des bases fragiles, gangrénées, et ne manquera pas de s'effondrer. Et cela, le lecteur le sait, puisqu'il connaît le futur de Terra Amata : l'apogée du Donjon, puis sa chute, mais surtout le retour à la féodalité. C'est donc plus le "comment" qui importe et tient en haleine. Comment Hyacinthe de Cavallère, ce jeune homme sans expérience, deviendra-t-il l'inflexible Gardien ? Comment le Donjon va-t-il croître jusqu'à devenir imprenable ? Comment Antipolis connaîtra-t-elle la fin de sa domination qui, pourtant, semble impossible à enrayer ? Autant de questions qui trouveront réponse dans les innombrables albums qui font et feront suite à ce tome initial.

La division de la série en trois époques n'est pas uniquement un repère temporel, elle implique également une différence purement stylistique. Alors que Zénith se distinguait par son côté humoristique et très coloré, Crépuscule adoptait un ton forcément plus sombre où régnait une ambiance de fin du monde. Potron-Minet se situe quant à elle dans un autre registre et emprunte beaucoup aux grandes histoires de cape et d'épée. Et à marque particulière, il fallait un dessinateur particulier, qui parvienne à restituer les atmosphères lugubres des étroites ruelles, les vues majestueuses de la cité qui se dresse fièrement au milieu de la plaine, et qui puisse donner à ses planches le mouvement qui convient à la vie trépidante de cet univers en mutation. Après s'être occupés eux-mêmes de la partie graphique sur les deux autres périodes, Sfar et Trondheim ont jeté leur dévolu sur Christophe Blain. Un choix ô combien judicieux. L'auteur d'Isaac le pirate impose sa patte, ses hachures si typiques, son style souvent imité et jamais égalé.

Potron-Minet a donc son caractère propre, forcément différent des autres époques, rendant toute comparaison hasardeuse et inutile. Quelques constantes, toutefois, au travers de ces trois univers : une cohérence remarquable, des personnages, nombreux, qui sont d'une richesse impressionnante, un souffle épique qui ne se tarit jamais et un humour omniprésent, même aux heures noires de Terra Amata. Pas de doute, Donjon est bien la série la plus folle et la plus ambitieuse qui ait cours actuellement. Et cela fait dix ans que ça dure.



» Sommaire du spécial Donjon 10 ans sur BDGest :

Une brève histoire de Donjon

Interviews
- Nicolas Keramidas, enlumineur du Grimoire de l'inventeur
- Obion, la troisième vague du Crépuscule

Chroniques sur BDGest :
- Donjon Zénith, tome1 : Coeur de Canard
- Donjon Crépuscule, tome 1 : Le cimetière des dragons
- Donjon Potron-Minet, tome 1 : La chemise de la nuit
- Donjon Parade, tome 1 : Un donjon de trop
- Donjon Monsters, tome 1 : Jean-jean la terreur

Par D. Wesel
Moyenne des chroniqueurs
8.1

Informations sur l'album

Donjon Potron-Minet
-99. La chemise de la nuit

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Note: 4.3/5 (103 votes)

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L'avis des visiteurs

    Arkadi Le 08/07/2022 à 08:02:48

    Capitalisme et cape et épée:

    "La chemise de la nuit" raconte la découverte d'un candide, jeune homme chevaleresque à la Chrétien de Troyes, dans les rues cloaques d'une capitale à la SIN-CITY. ( l'esprit pouvoir anarchique en plus). Et c'est magnifiquement raconté.

    Toutes les anecdotes que rencontrent Hyacinthe le ramène à sa candeur infantile et son esprit romanesque face à cet univers du chacun pour soi ou tout est affaire d'argent.

    Quand Hyacinthe accède à la capitale ou, sans argent, il faut se baigner de merde, s'imprégner de la ville pour y vivre. Quand Hyacinthe narre, noble, qu'il rédige un journal intime sur son cheval, son meilleur ami qui sera bouffé trois cases plus tard et dont ces écrits finiront en PQ. Lorsque Hyacinthe tente des actions d'adulte au cœur noble qui se clôture toujours par un bain ou les femmes l'infantilisent. A chaque fois que Le petit héros tente de s'émanciper en suivant ses rêves, cela se clôture par le retour maternant et la désillusion.

    Et quand il réussit, il ne le fait guère exprès. Ce sont les autres qui réussissent pour lui. Ces autres-là qui sont bien les seuls à mériter d'être sauver de cette ville mortifère. Les lutins, L'arbolesse, Hyppolite ( Le père du Alcibiade du Donjon Zenith). Ce sont ces autres, enfin, qui, soudés autour de la personnalité généreuse , honnête et sincère de Hyacinthe, construisent les réussites de "la chemise de la nuit" ( ce double vengeur qui permet à Hyacinthe de ne pas succomber dans cette ville sombre). Tout comme ils construisent aussi ce qui deviendra le donjon à son zénith.

    Car la ville est un personnage à part entière. les meurtres d'argent y prolifèrent. La police y meurt dans l'indifférence totale. Les rues y sont sales et les personnages honnêtes y sont salis juste d'y vivre. C'est la ville de la tentation et du marasme humain qui est magnifiquement dessiné par Blain.

    Dans cette multiplicité de personnages savoureux, il y a le dessin génial de Blain. Son trait, ses ombres, ses perspectives toujours finement dessiné par un virtuosité de traits brouillons offrent à la lecture une ambiance nocturne et oppressive qui rendent aussi la ville omniprésente.

    L'œuvre est donc un chef d'œuvre. Tout fait sens. Chaque action de hyacinthe, notamment, permet les symboles de ce qu'il est face au monde autour de lui qui va, on le sait, le bouffer. Car, dans Zenith, il est aussi un un capitaliste prêt à tout pour son trésor.

    Et "Potron minet" va nous expliquer pourquoi.
    Et oui j'ai hâte de la savoir.

    Erik67 Le 31/08/2020 à 12:20:46

    Cette série relate comme chacun le sait la genèse du donjon. Je l'ai abordé après ma lecture de Zénith ce qui n'a rien gâcher au plaisir de lecture.

    On suit cette fois-ci le parcours de Hyacinthe de Cavallère de sa jeunesse idéaliste pour devenir le maître sans scrupule et un peu désabusé du Donjon dans Zénith. C'est un personnage finalement aussi interessant que Marvin et Herbert dans son évolution. On fait également connaissance avec Alexandra et Jean-Michel.

    L'univers médiéval fantastique ainsi crée est véritablement passionnant et unique en son genre. Nous avons là la Dream Team de la bande dessinée: Christophe Blain, Lewis Trondheim et Joann Sfar époustouflants de talent !

    Ce qui m'inquiète un peu, ce sont les ramifications multiples de cette série très ambitieuse. Parviendra t'elle à produire toujours ce haut niveau dans la qualité des dialogues et de l'histoire ? Pourquoi ne pas se contenter de moins d'albums pour conserver une certaine cohérence ? Autant de questions que l'on peut légitimement se poser.

    Cependant, pour l'instant, je peux affirmer que Donjon Potron Minet est une très belle série avec une histoire trépidante dans un univers amusant. De très bons moments à passer !

    Pulp_Sirius Le 15/12/2019 à 00:00:02

    "D'un point de vue strictement littéraire et par égard pour les générations futures qui chanteront vos louanges... il me semble que 'La chemise de LA nuit' sonnerait mieux."

    Potron-minet, c'est la meilleure époque de l'épopée Donjon! Quel bonheur que de lire ces albums qui regorgent d'aventure, d'humour raffiné, d'intelligence et de lyrisme!

    Avec ce premier album de l'époque Potron-Minet, on recule dans le temps. Avant le Donjon, avant qu'Hyacinthe n'en devienne le maître, il n'est qu'un jeune homme naïf qui ne souhaite que justice soit rendue. Son père l'envoie chez son oncle, et c'est là qu'il y découvre la ville, corrompue, violente, noire, où se mêlent difficilement les politiques, les traditions et l'argent.

    Beaucoup de dilemmes moraux se présenteront à Hyacinthe, dont Jean-Michel, l'homme de main de son oncle de qui il devra tout apprendre, mais qui est infiniment corrompu, ne cherchant qu'à flouer tout le monde. La sulfureuse Alexandra, dont il tombera amoureux, mais qui est un assassin professionnel. Et des lutins qui deviendront ses amis, mais qui vivent dans des galeries que son oncle veut s'approprier pour construire son métro...

    Pour moi, Potron-minet représente l'époque avec les dialogues et les concepts les plus "intelligents" de toute la série. Une sorte de satire de la société écrite de manière absolument délectable grâce à l'univers dans lequel cette série évolue. L'humour y est encore plus drôle. Les personnages y sont encore plus captivants. L'histoire y est encore plus riche.

    Du génie.

    omoide Le 08/09/2019 à 10:45:05

    Un bon album, mais qui manque tout de même un peu d'allant.
    Construit comme un roman d'apprentissage, Blain nous présente un candide de la campagne découvrant les turpitudes de la ville, traversée par la corruption de l'argent ; l'amour et la déception ; l'amitié.
    Les auteurs y sèment quelques références à la région de Nice, et à son carnaval.
    Coté graphique, Blain illustre cette histoire quasi-nocturne, avec un graphisme assez sombre.

    the cereal killer Le 24/04/2015 à 09:14:14

    Le dessin de Blain n’est pas aussi beau que dans Gus ou Isaac le pirate et comporte quelques imperfections mais illustre royalement la période Potron-Minet ,plus sombre que les autres... Hyacinthe est encore un enfant naïf pendant cette époque et il va à Antipolis ,chez son oncle... Cette période commence par ce bel opus qui vaut pour moi 18/20

    minot Le 07/04/2012 à 16:05:22

    LA CHEMISE DE LA NUIT inaugure de fort belle manière la série "Potron-Minet". L'album a son charme, mais il ne me convainc pas totalement. En effet, le héros Hyacinthe m'exaspère, je le trouve insupportable de naïveté et de candeur. Je lui préfère de loin certains personnages secondaires comme cet enfoiré de Jean-Michel ou la ténébreuse et pulpeuse Alexandra. Qui plus est je ne suis pas fan du dessin de Blain sur cet album-ci, je le trouve assez hésitant.
    Un bon album quand même dans l'ensemble, mais avec quelques petites imperfections qui me gênent toujours.

    Meiji Le 05/05/2008 à 20:52:01

    La meilleure des série Donjon selon moi. Le dessin de Blain est très vivant et convient très bien pour illustrer les aventures de Hyancinte. Mais là où on voit vraiment qu'on est dans de la grande bande dessinée c'est avec l'histoire originale, trépidante et bien ficelée sans pour autant se prendre la tête.
    En merveille.

    Guyomar Le 17/02/2008 à 12:42:06

    Premier Potron Minet avec Blain à la baguette. Découverte de Hyacinthe et naissance de la chemise de la nuit. Découverte aussi des personnages de Jean-Michel, d'Alexandra et de Antipolis...Le trait de Blain est tout simplement excellent et colle parfaitement avec le ton de la période potron minet : couleurs, architecture...
    Complètement indispensable donc pour les amateurs du Donjon...

    marcel.d Le 16/12/2005 à 23:14:48

    J'ai du feuilleter ça.... bien obligé..
    Pour être honnete, j'ai jamais lu du "sfar", et aprés cela, je pense que ça va continuer.. et qu'il est abusif de proclamer son énorme talent partout...

    2: BD pour amateurs (et critiques de Libé)

    safedreams Le 14/10/2005 à 23:57:28

    Le dessin magique de Blain ajouté à la belle naiveté touchante de Hyacinthe, le héros, fait de cette série une bien belle réussite très très agréable à lire. Pour passer un très bon moment.... Vivement la suite !!!!